RA – Wxfdswxc2



Ra Lovely




Peu de gens l’attendaient. Mais ceux qui trépignaient d’impatience avant la sortie de ce “Wxfdswxc2” le savent. Ils étaient convaincus que cette nouvelle galette, deuxième album de RA après Raoul Loves You, allait être une tuerie monumentale. Sûrement en raison d’un morceau extraordinaire sur une mixtape de Detect, il y a un an. Plus une présence non négligeable dans bien des domaines grâce à son talent de musico-graphico-réalisateur assez unique. On va reparler de tout ça plus bas.

Mais en attendant, peu de gens le savent. Il est temps de réparer cette injustice, hop Zorro oppression tout ça.









Contrairement à la majorité des pochettes qu’il a pu réaliser, le français RA se “met en scène” sur plusieurs photos qui valent franchement le coup d’oeil, en se disloquant tel un Lego, le tout sur un rendu assez bluffant.
La deuxième bonne idée est celle d’inclure un DVD gorgé de courts métrages, clips et Lives, tous réalisés par le maitre. (Un conseil pour Sublight Records, notifiez la présence du DVD avec un autocollant ou autre, j’étais presque surpris de le trouver à l’intérieur)







Trêve de bavardage, sautons les politesses, on se jette sur le CD, presque fébrile, vu le trop plein d’attente de ces derniers mois conjugué à un disquaire récalcitrant aux commandes qu’il n’a pas référencé.

Mais l’ouverture Wxfdswxc ne déçoit pas. Pire elle enchante. L’attente n’était pas vaine. Beat crade et concassé au possible, surplombé d’une mélodie démontée à la pioche électrique, le morceau vous casse littéralement la gueule en sa moitié, où la cavalcade laisse place à un mur énorme de synthés, ravageurs, denses comme jamais. On se croirait écouter un “Windowlicker” ravagé à la coke dans une ruelle sale. Et quand l’intensité s’efface, il ne reste qu’un son presque trop fluet, trop sensible, comme pour nous arracher les derniers poils dressés sur nos bras après une claque pareille.




Je parlais d’attente. Certes, le disque précédent du Monsieur aurait pu déjà bien l’entretenir. Nous savions, après le premier essai en 2004, que RA était un homme sur lequel nous allions forcément devoir compter à l’avenir. Mais le coup de grâce, la cerise sur le gâteau, celle qui à transformée les “espoirs” en conviction hystérique, c’est le morceau Wonderful Bastard, sur le Photomaton de Detect, et bien heureusement présent ici.
Parce que tout amateur d’electro chahutée se doit de poser une oreille sur ce diamant, pour se faire littéralement arracher la tête sous l’effet de cette baffe faramineuse.
Pourtant tout commence presque ordinairement, avec ce rythme bien appuyé, mâtiné de scratchs et de choeurs mystérieux, le tout bien dilué dans une mélodie rêche au possible. Mais tout gagne en intensité, vous transporte. On ne peut que bouger la tête en rythme, en se laissant aller. Jusqu’au traumatisme. Une explosion imprévisible, absolument énorme, brève mais presque effarante, qui vous laisse juste coi, comme une merde. Puis le morceau repart dans ses premiers amours, comme si vous n’aviez traversé qu’un mirage. Mais rien n’y fait, vous êtes encore paralysés par ce que vous venez de vous prendre de plein fouet. Comme si l’on se baladait dans une verte pleine, avant qu’un train nous défonce à vitesse grand V, laissant notre corps inerte après son passage. On en serait presque à se demander ce qu’il s’est passé à la première écoute. Et l’on pousse le vice à réécouter sans délai ce moment de bravoure. Les contaminés par ce morceaux confirmeront.





Mais Wonderful Bastard ne reste pas le seul monument du disque. RA sait pousser la destruction à son paroxysme, tout en façonnant une forme presque tubesque de ses petites oeuvres. Rien ne pourrait mieux incarner cette tirade que le fou Dr Murkewerkdichliebe.
Grand maelstrom de sonorités giclants de toutes parts, sons passés à la moulinette, le titre commence d’une manière chaotique, voir oppressante, mais diablement accrocheuse. Mais au moment de la saturation, la surprise est grande en entendant débarquer une ritournelle pop-funk, claire comme de l’eau de roche, bien vite surplombée de beats massifs, avant de repartir dans un tourbillon crade comme jamais, s’envolant dans les cieux. RA fait littéralement saigner ses machines, s’amuse à leur faire cracher tripes et boyaux pour sauter joyeusement dessus le sourire aux lèvres. Les instruments ont tout donné? Pas de problème, il suffit de placer une rythmique hip-hop imparable en fin de piste.
Un vrai carnage en or massif, mettant à mal n’importe quel auditeur normalement constitué. La claque est aussi grande que pour le titre précédent, ceci étant presque miraculeux vu l’ampleur de la tache.


Et je ne parle pas du saccagé Gray Fox semblant se servir de ses sonorités salement rugueuses pour atomiser la moindre parcelle de vos enceintes, ainsi que l’imposant Brushed Metal Sexdream, où des murs de claviers tentent de noyer une lourde rythmique dans un lac de nappes atmosphériques, le tout emplissant la moindre parcelle d’espace disponible dans vos tympans.





Mais un grand CD ne doit pas se dérouler que dans une logique de sauvagerie et de destruction, aussi admirable et mirifique qu’elle puisse être. Et ça, RA, l’a bien compris. En jouant la dualité des ambiances tout d’abord, comme dans Platinium Dust :
Son allure déchirée du début trompera tout le monde, la tempête métallique se muant assez rapidement en une comptine au piano complètement flinguée, belle comme la mort. On se retrouve alors en présence d’un morceau superbe, ou la ligne de piano tente de se frayer un chemin entre un véritable bombardement électronique, avant de se laisser dépérir à petit feu. Comme un pendant dépressif du “Passage D” de The Flashbulb (sur le même label), ce morceau jouit un rendu tout aussi admirable.





Malgré le fait d’en être intimement persuadé avant écoute, RA se permet même de nous offrir la preuve noir sur blanc qu’il peut rivaliser avec les plus grands du paysage électronique, avec l’hallucinant Skinfest. Grande fresque de près de 8 minutes, on reste sans voix à l’écoute de cet édifice, où une sonorité rampante, en mutation, va s’y développer, s’y dérouler pendant presque la moitié du titre. Discrètement escortée par des synthés graves et pesants, l’organisme sonore, après une brève course, va prendre son envol, déchirant son cocon dans une montés de clavier à vous raidir l’échine. Tout s’enroule, se nécrose, repart, explose, s’arrête, se détruit, sature, craque… c’est juste superbe. Le mec arrive à faire arme égale avec les meilleurs titres d’ Autechre ni plus ni moins



On pourra finir dans le même créneau avec le brillant Breeders Club, tout en finesse, sans jamais vraiment exploser, mais ne manquant pas de broyer votre coeur tant le morceau est juste au possible. RA arrivant à faire un morceau presque déchirant avec un clavier rachitique, un piano et une rythmique dénué d’agressivité. Un petit bijoux.









C’est quand même étonnant quand on y pense. En un disque et 13 pistes sans fautes, RA surclasse littéralement ses compères dDamage ou Mr Oizo et joue des coudes dans l’excellence, reléguant bien des grands à l’état d’amateurs hésitants.
Car tout transpire la perfection dans ce Wxfdswxc2, sublimant l’art de la destruction et de la torture des machines, arrivant à leur arracher cris et pleurs dans le même mouvement.
Tout amateur d’electro bousculée se DOIT de jeter une oreille à ce disque, qui se hisse tout en haut du podium de ce début d’année, et risque de s’accrocher la haut pour bien longtemps, main dans la main avec le nouveau Amon Tobin.




Surtout quand Sublight Records pousse le vice d’inclure un DVD bourré de friandises pour tes yeux. Pas des petits bonus histoire de se donner bonne conscience, loin de là :

7 clips, une dizaine de courts-métrages, 1 Live et une galerie d’Artworks, le DVD se pointe comme un énorme pendant visuel de l’album.

Tout comme sa musique, RA y développe son univers ultra personnel, fait d’images aliénées, déroutantes ou franchement étonnantes.
Tous les films sont, semble t-il, tournés dans son appartement, instaurant une sorte de claustrophobie amplifiée par un filtre “crade” sur la pellicule, renvoyant directement à un épisode de Silent Hill.
Référence pas anodine, quand on voit qu’en plus du traitement de l’image, RA affectionne les êtres difformes et les univers malsains, comme dans son 256, ou Skinfest, mettant en scène un être sans visage semblant affectionner une drôle de collection…
On pourra penser aussi à Lain pour l’orgie de Fils Electriques dans tous les coins de son habitation couplée à l’univers étouffant.

Mais tous valent le visionnage, tant l’image et le concept est travaillé à l’extrême, bénéficiant d’un talent de graphisme et/ou d’effet spéciaux (on pourra utiliser ce terme) parfois impressionnants et superbement intégrés.
Il faut voir Breeders Club et sa “Smoking Girl”, errant dans son appartement l’âme en peine, transpirant la solitude, et sa conclusion que je me garderais bien de vous révéler.
Tout comme Wonderful Bastard où l’appartement est théâtre d’une invasion de monstres en tout genre, sans que le principal occupant des lieux ne s’en rende compte, ainsi que Let the Wxfdswxc Hit’em et son dessin revanchard.

Sans oublier le bébé poubelle qui pete sa crise, le calin de Slug, les deux vidéos cultes pour dDamage et surtout un Live au Trabendo, entrecoupé de multiples effets et illustrations… (Excellente idée soit dit en passant)





Difficile de conclure proprement, alors on va radoter succinctement :


On a juste dans les mains un objet qui fera date dans nos oreilles, autant travaillé d’un point de vu visuel que musical.





Wxfdswxc2 est un album indispensable pour amateur de musique électronique libre et défoncée.

S’il fallait me faire confiance sur un article en ce début d’année, c’est bien celui ci.








Trailer du DVD, sur un extrait de Dr Murkewerkdichliebe

Cd à acheter chez tout bon disquaire ou sur Sublightrecords.com (19 $ frais de ports offert Worlwide…)










Dat’
13 Titres – Sublight Records



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