Queen Of The Stone Age – Era Vulgaris


Get your ass out of here Fuckers, The Queens Of the Stone Age are coming now to rule this place








Hey non, contrairement à ce que pourrait faire penser les articles dans ces pages, ce n’est pas l’album de Justice que j’attendais comme le messie, mais bien celui des Queens Of the Stone Age. Déjà parce que leur album Songs For the Deaf m’a marqué à vie, le considérant même comme l’un des trois plus grands disques de rock des dix premières années de notre cher nouveau siècle… (Ok les dix ans ne sont pas encore bouclés, mais j’ai des dons divinatoires.) Et Surtout que le successeur de ce seigneur musical s’est avéré très bon, mais laissant un arrière goût d’inachevé assez prononcé, donnant au final un résultat assez loin de Songs For The Deaf ou Rated R.

Précédé de petits clips marrant, et d’un single Ravageur, Era Vulgaris s’annonçait être un véritable brûlot prêt à raidir votre nuque de plaisir, genre dieu est de retour.













On peut dire que je m’attendais à tout pour l’artwork d’un disque de Queen Of The Stone Age (QOTSA) sauf à cela. Entre la dame en string du première album éponyme, du trip satanico-stylisé de Song for the Deaf ou la très inquiétante nymphette de Lullabies To Paralyze, rien de pouvait laisser présager d’une pochette complètement délirante, bourrée de petites phrases second degré vantant les mérites du disque d’une façon peu banale, façon vieux shampoings miracles qui font repousser les tiffs, tout en laissant vagabonder des ampoules ayant encore plus de style que tous les membres de Tokio Hotel autour d’un barbecue.








Et cela débute plutôt bien, entre ces coeurs semi-païens, les riffs acérés et la voix (Quelle voix !) de Josh Homme, tantôt traînante, parfois plus grave. Pas d’explosion dans ce Turnin’ On the Screw, pas de moment à mourir, jusqu’à ce que le titre bascule dans une structure plus expérimentale, avec ce son de guitare tordue, massif, qui emplit vos oreilles, se déroule et devient de plus en plus présent alors que les percussions accélèrent. Assez psyché dans son ensemble, le passage est franchement excellent, voir déstabilisant au casque. On a entendu plus conventionnel pour faire un solo guitare.








Mais les hostilités démarrent réèllement avec l’affolant premier « single » du disque, Sick Sick Sick : Guitares tonitruantes, fûts maltraités comme à la belle époque, des couplets meurtriers, des refrains meurtriers², et une fin éclatante, le tout soutenus par des sonorités crades en arrière plan. Que demande le peuple ? Et pourtant, j’ai vraiment eu du mal à m’y faire, étant plutôt hermétique à ce titre de prime abord. Mais après quelques écoutes intensives, bon dieu quel bonheur. Le morceau frise presque le malsain en son deux tiers avec ces choeurs presque agonisants. Le tout parfaitement soutenu par un clip à foutre mal à l’aise un amateur de choucroute (En bas de page. Pas la choucroute, mais le clip). Rouleau compresseur.

Era Vulgaris semble se tenir sur des rails en or, le troisième titre, I’m A Designer étant, lui aussi, une grande réussite, voir l’un des incontournable du disque… A l’opposé du lance flamme qui le précède, on nage dans un océan plus calme. Les couplets sont sautillants, avec une guitare frappant en rythme, pour soutenir le rythme. Mais c’est bien lors des refrains, ou tout se calme, s’envole, dédoublement des voix, mur de guitare, on plane, c’est juste parfait. Queens Of The Stone Age a toujours été un groupe qui sait manier avec talent les sonorités rageuses avec des refrains pop à vous raidir la colonne vertébrale. On tient ici l’un de ses meilleurs représentants, avec cette petite touche déconne et originale des couplets qui donne un cachet assez unique au morceau. Enorme, rageur et sublime à la fois, I’m A Designer fut un coup de foutre des la première seconde.








Et là, c’est le drame. Le train déraille, mais on va se taper une ligne de morceaux presque insipides, sans grand intérêt. Rien de mauvais, loin de là, mais l’enthousiasme vient de se dégonfler comme un soufflé de notre Gaston national. Into The Hollow est aussi mou et inoffensif qu’un oursin désagrégé par 3 semaines d’exposition au soleil. La batterie est reléguée à l’arrière plan de l’arrière plan, la mélodie n’accroche pas des masses, les guitares miaulent un peu trop… Misfit Love, qui commence pourtant d’une façon assez dantesque, ne passionnera pourtant pas. C’est lourd, ça n’évolue pas, et l’on prend la « clarté » de la fin comme une bénédiction. Même griefs pour Battery Acid qui, malgré son rythme bien enlevé, n’est franchement pas au niveau des prods habituelles de QOTSA.









Il faut attendre Make It Wit Chu pour retomber dans la qualité. Et ce n’est pas peu dire. A croire que QOTSA a placé consciemment trois titres stériles pour que l’on se prenne de plein fouet le diamant qu’est ce titre. Pourtant c’est bien à l’opposé du son « habituel » du groupe. On plonge ici dans un Rock simple, presque calme. Pourtant c’est juste un tube. Un diamant. Un morceau de Pop rock intemporel parfait, s’étalant sur 30ans, comme pourrait le faire les Beatles , Frank Black ou les dieux de Mr Bungle. La guitare est claire comme de l’eau de roche. Elle a même droit à son solo classique. Le piano frappé est en couverture. Le chant est parfait, retenu, mélancolique. Pas d’esbroufe, pas de cri, juste une voix limpide, qui vous porte, vous perce littéralement la gueule. Le refrain va poursuivre sur une journée et une nuit entière, avant de se remettre le morceau, par besoin irrépressible de réentendre ce bijou, sous peine de devenir dingue tant il peut obséder. Joyeux et profondément triste à la fois. LE titre de l’album. (Et je suis pas sur de faire l’unanimité en annonçant ça.)








Problème, il va falloir encore serrer les dents et chercher pour tomber sur d’autres petites merveilles. River In The Road en est une. Rythmique folle, la chanson se déroule comme une marche funèbre accélérée, portée au nues avec un Josh Homme assez hallucinant dans ses choeurs lugubres, désespérés… On se laisse emporter dans cette rivière qui charrie des âmes en peine, dans cette atmosphère presque glauque mais belle comme la mort.

Run Pig Run fera directement penser à Songs For The Deaf avec son aura lourde, menaçante, façon armada de guitares et ses cassures de rythme. Les guitares hurlent, on ne laisse pas vraiment la place à l’organisation classique. Rien de traumatisant cependant. Peut être un peu trop sage. On s’emmerderait presque.
On pétera un peu plus les plombs sur le morceau de clôture et son titre atypique The Fun Machine Took a S*** & Died. Entre une guitare cristalline frôlant le Banjo et une chape de grattes bien lourdes, sans compter les changements à tout va, les petits délires difficilement descriptibles, un chant qui s’arrête pendant 3 minutes avant de reprendre de plus belle, il est bien difficile de s’y retrouver, et c’est un compliment, cela sur presque 7 minutes. Bien barge au final, sans structure aucune, ce morceau emmène une dose de folie en la fin d’un disque qui en avait pourtant bien besoin sur toute sa longueur…

Certes, des changements de rythme, Suture Up Your Future en propose, mais quand les différentes portions peinent à intéresser, il est bien difficile de former un tout impressionnant. Pourtant le refrain, empli de grâce, passe plutôt bien. Dommage.
On sera plus indulgent avec 3’s & 7’s, plutôt sympa à l’écoute, avec une mélodie assez immédiate, mais qui se fait griller par un refrain dégueulasse. Le morceau aurait pu être une vraie tuerie, surtout avec cette fin tempêtant dans vos oreilles. Frustrant.












Frustrant, c’est bien le mot qui pourrait correspondre le mieux pour Era Vulgaris. L’essai est loin d’être raté. L’album n’est clairement pas aussi immédiat que ses deux grands frères, et demande du temps avant d’être réellement apprécié. Déjà car le son de QOTSA ne repose plus vraiment sur le schéma ultra-maitrisé (et c’est assez rare pour être signalé) du « Couplet qui tue – Refrain qui tue – Couplet qui tue – Refrain qui tue ». Loin de moi l’idée de demander un cadre, voir du formatage. Mais QOTSA excellait tellement dans cet exercice qu’il est difficile de voir le groupe retomber dans des morceaux parfois moroses, ne s’envolant jamais, ne brûlant pas vos échines à force d’à-coups électriques.
Le groupe fait toujours côtoyer le Hard rock et la pop avec un brio rarement égalé, mais l’on sent Josh homme se perdre quand il veut garder le morceau sur une même ligne.

Era Vulgaris contient de vrais diamants, comme Turnin’ On the Screw, Sick sick Sick, I’m A Designer, River In The road ou le petit chef d’oeuvre Make It Wit Chu… On sent que Josh Homme et ses comparses aiment triturer leurs guitares et s’amusent à cracher des sonorités par forcement conventionnelles venant de cet instrument. Mais l’autre facette du disque est bien plus terne, bien moins enthousiasmante…






Au final, Era Vulgaris est à l’image de la pochette : Il aurait pu briller de milles feux, rayonner comme jamais, mais l’ampoule est cassée, et ne diffuse que du 20 Watts. Rageant.









Premier extrait de l’album, Sick sick sick





Teaser de l’album







12 Titres – Interscope Records
Dat’




  1. qqqq Says:

    Frustrant cet album .. mais bizarement je l’ecoute d’un trait plus facilement que le precedent

  2. Dat' Says:

    Ouip, vraiment frustrant… Effectivement il passe plutot “facilement”, mais j’ai bien peur que cela soit un peu du au coté “plat” de certaines pistes…

  3. Nectar Says:

    “Le groupe fait toujours côtoyer avec brio le Hard rock et la pop avec un brio rarement égalé”

    Deux fois le mot brio dans une phrase, ça fait beaucoup! 🙂
    Sinon, étant un inconditionnel de Songs for the Deaf, je ne pouvais être qu’encore une fois légèrement déçu par cet album…

  4. Dat' Says:

    Merde ouaip pas fait gaffe… C’est souvent ecrit d’une traite… Bon je corrige XD

  5. qqqq Says:

    pas daccord pour Into The Hollow :fou:

  6. qqqq Says:

    je suis entrain de l’ecouter en lisant ta critique :book:

  7. Dat' Says:

    XD tu vas me la demonter titre par titre…

    Ben je sais pas, vraiment Into the Hollow j’accroche vraiment pas… trop monocorde, et les guitares me prennent un peu la tête sur ce coup là…

  8. Aeneman Says:

    Sympa ta critique 🙂 et je croche franchement pas sur cet album…je préfère me réecouter Songs ou Lullabies…

  9. Dat' Says:

    Ou “Rated R”…

  10. Prodigy Says:

    Marrant je trippe pas du tout sur les mêmes morceaux, pour moi I’m Designer est insupportable (je le zappe à chaque fois, pareil pour Battery Acid & Into the Hollow, poubelle), les meilleures sont clairement Sick Sick Sick et Run Pig Run malgré son pont pourri. Quant à Make it wit chu ça fait 50 fois qu’on l’entend, et la version des Desert Sessions et bien, bien meilleure. Un album super inégal, mais paradoxalement je suis pas déçu les petites bombes qu’il renferme valent vraiment le coup.

  11. Dat' Says:

    Je t’avoue que je n’avait jamais entendu “Make It Wit Whu” auparavant. Il y a un lien sur les “Desert Sessions”?

    Pour le reste, je suis d’accord avec toi pour Battery Acid et Into The hollow…

    Mais j’aime vraiment I’m Designer…

    enfin on est d’accord sur le coté “bancal” du disque…

  12. axtrix Says:

    Plutôt 😕 pour le moment. Je m’attendais pas à ça, j’ai trouvé la première écoute limite emmerdante, j’ai pas eu envie de bouger mon cul à part au début. De nombreuses autres écoutes s’imposent….

  13. terje, visiteur Says:

    Ah la la, pauvre fan de Kyuss et de Qotsa. Cet album est lamentable

  14. Lorenzo100, visiteur Says:

    pas d’accord DU TOUT ! oubliez Kyuss, oubliez tout…josh homme est ses monstres sont en train de tout déchirer : Era Vulgaris est l’album que NIN période ’94 aurait fait en forniquant avec Radiohead, c’est un album complexe, pop venimeuse, stoner en fusion, psyché-core… il n’y a pas encore de nom pour cette musique mais l’album fera date !

    Réécoutez-le 100 fois, on en reparlera

    L.

  15. ian curtis, visiteur Says:

    Moi franchement j’le trouve tres bon comme tout les précédents,s’que j’adore avec queen of the stone age c’est qu’a chaque fois qu’ils sortent un album on sait pas trop comment le prendre.En tout cas cet album passe tres bien c’est pas song for the deaf mais finalement c’est temps mieu…

  16. JEDI, visiteur Says:

    Vous pouvait matter 2 video live extrait du nouvelle album sur dailymotion que j’ai uploadé…

    3s & 7s :
    http://www.dailymotion.com/video/x2hajm_qosta-3s-7s
    Sick Sick Sick :
    http://www.dailymotion.com/video/x2hb2h_qosta-sick-sick-sick
    Interview era vulgaris
    http://www.dailymotion.com/video/x2haxg_qosta-interview-new-album-eva-vulfg

  17. topol Says:

    ian… ne parle pas mal de songs for the deaf /FOU/

  18. Dat' Says:

    Je pense que l’on sera bien obligé de parler de “song for the deaf” en évoquant les Queen Of… u_u

  19. Eponge, visiteur Says:

    on peut me dire sur quels titres se trouve les featurings????

  20. way Says:

    non battery acid est dantesque;rien que le solo est géniale

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