O.Lamm – Monolith



French drill n’pop core VS Japanese colorful underground







Explosions. GameBoy. Petites voix. Boum boum. Boite à rythme. Perceuse. Shibuya. Nightclub qui se transforme en flaque de peinture multicolore qui se dresse vers le ciel, chevauchée par une vache psychopathe qui chante du Pierre Perret en prenant une ligne de coke marron, qu’elle a eu gratos car jetée dans le caniveau par des Mexicains trop exigeants. Comme ceux de Traffic, le film de Soderbergh, avec tout pleins de policiers énervés, de méchants supers calmes et de peluches mignonnes serrées contre des joues d’enfants, mais qui contiennent en fait plein de drogue, et donc le gosse a des boutons sur la gueule parce qu’il a trop serré son doudou. Voila le vrai danger de la drogue, merci Traffic. Bon, j’essaie de m’en sortir comme je peux en racontant n’importe quoi, car je ne pas grand-chose sur O.Lamm, et qu’il me faut une introduction. Il fait parti des mecs dont on possède un ou deux disques, que l’on trouve surpuissant, mais dont on ne sais rien, ou presque, tant les galettes se suffisent à elles-mêmes. Limite tes potes les connaissent plus que toi, tellement tu les as fait chier à les passer à fond, alors qu’ils trouvent ça insupportable.
O.Lamm est français. Et euh… ah oui, il aime la musique électronique. Et il sort ses disques sur Active Suspension (Label français, maison de Domoti, Encre, Konki Duet et… oh tiens, Shugo Tokumaru !). Son disque Hello Spiral aussi. Voila pour la Bio.

Mais par contre, tout ce que j’ai dis au début, c’était vrai, et parfaitement coppulable (je viens de l’inventer) avec ce Monolith de O.Lamm. Pleins de mots giclent dans notre cortex à l’écoute de cet alien, jouissif, de ce disque fracturé délirant, pétaradant de partout, faisant partouzer des délires nippons avec des excavations electronico-françaises. On peut intervertir les deux nationalités, ça marche aussi. Bienvenu dans le cerveau d’un grand malade. Qui coule par les oreilles, le cerveau.




















Même le packaging est flingué. Tout est écrit à la main, lardé de petites fresques bien perchées. Intention louable, les paroles des quelques pistes chantées sont scribouillées dans le livret. Scribouillées dont parfois illisibles. Ce qui n’arrange pas nos affaires, vu que les guest vocaux sont déchirés, brisés, secoués, torturés, violentés par les machines d’O.Lamm. Evidemment, impossible d’escamoter l’artwork principal, qui suinte méchamment la classe.









Genius Boy est intelligent. Les lyrics semblent en être persuadés, mais c’est surtout que le bonhomme est le meilleur représentant pour illustrer ce Monolith. Il a même son propre clip. En voila un qui réussira dans la vie. Mais qui s’est pas mal fait tabasser à l’école aussi, à cause de ses lunettes. Et c’est O.Lamm le bourreau, qui prend ce Genius Boy, apparente J-pop toute mignonne, pour le foutre dans un Mixeur. Avec une vieille Nintendo, un disque de Venetian Snares, un autre de Cornelius, une crise d’épilepsie, du Lsd, et les petits poneys roses de pauline, la copine de la cours de récré avec qui on rêvait de faire le jeu de la bouteille. Ah et il ne faut pas oublier de sauter sur le mixeur, à la fin.
Le titre prend à contre-pied dès le départ, en nous refourguant en pleine mâchoire un chaos absolu, tressautant comme un damné en pleine crise, ou un chien en manque de papouilles. C’est des beats qui débarquent d’une façon hystérique, avalés par des mélodies Chiptune elles-mêmes dérouillés par des mitraillettes drill’n bass de dessins animés. Hop, une certaine Kumi Kamoto commence à chanter d’une voix toute mignonne, le morceau semble se calmer, et Genius Boy est bien un souffre douleur : Genius Boy they drunk your blood, Genius Boy they broke your bones, Genius Boy what have they done…. Pop japonaise, on se recoiffe après avoir essuyé la tempête du siècle, mais non, le mec craque, ça gronde de partout, ça tremble, la voix disparaît sous un déluge de bleep, et c’est déjà terminé. Tu viens de te prendre dans la gueule 10 génériques de Manga empilés et remixés par un Squarepusher qui aurait avalé trop d’ecstasys, t’as tourné sur toi-même comme un dingue en faisant semblant de tirer sur tes voisins avec un pistolet en plastique vert fluo, mais c’est pas grave, pas besoin de thérapie, ça va bien quand même, parce que le morceau est juste énorme.

Heureusement, le français calme le jeu sur les premières secondes de The Mac Guffin, où un sample de corde à la sauce orchestre se fraie un chemin au sein de quelques beats éparses. Mais rapidement, le titre se met à bugger completement, implosant sur lui-même, se cabrant toutes les trois secondes sur des brisures acérées. Comme si un morceau de Drill essayait de percer la coque d’un Quartet ensommeillé. Surprise : Game boy hardcore, les chevaux sont lâchés, ça part en couille, des choeurs retentissent, tout s’éteint, c’est le générique d’un ersatz de San Ku Kai qui déboule, c’est héroïque, apocalypse noise traumatisante qui fracasse tout, la chanteuse dit Goodbye and Kiss me et elle a bien raison, car on risque pas de la revoir la demoiselle, vu la violence de la dernière attaque. Hors normes.

Alors Open Malice va plonger les tranchées drum échevelées du dessus dans un coin plus Hip-hop, avec Zoé du Konki Duet au mic, pour une piste que n’aurait pas refusé Mr Oizo dans son dernier album. La voix se retrouve agressée par un lit en constant bouillonnement, toujours pleins de bugs et autres soubresauts camés. Groove imparable, R ?n’b de terroriste qui va s’étendre grâce à une conclusion orgiaque roulé dans une électro poisseuse sur plus de deux minutes.









Mais il y a des titres calmes dans Monolith, ou c’est le massage cardiaque convulsé pendant 60 minutes ? Oui, bien heureusement.
Tammy Metempsycho Darling se la jouera petit tube à la mélodie 8 bits guillerette, tranquille et candide. Bon il y aura bien quelques cavités perturbant vos oreilles, et autres défaillances noisy et expérimentales, semblant donner des coup de couteaux à l’ossature de base, mais sans trop commotionner les tympans. Jusqu’à ce break grinçant comme la mort, simulateur de photocopieuse agonisante, qui propulsera le morceau dans un écrin plus syncopé.
Silviphoebia flirtera avec la pop candido-slow-motionnée, avec Midoki Hirano qui susurrera sur des petites clochettes et autres bruits non identifiés, rapidement embrassée par la complainte d’un Yoshi dépressif, lui-même pilonné par un beat écrasant. Joli.

Mais heureusement, pour les acharnés, les Battletoads coupés à la coke reviennent vite pour foutre des coups de tatanes dans tous les coins. Return Of The Night Giant en ébranlera plus d’un, dans un déluge expérimentalo-tabassage de Gameboy autechrienne, charcuté par un androïde désaxé. Hop, changement de procédure, on fonce dans un Hip-hop lo-fi chaloupé, ça fourmille dans les hanches, tu claques des doigts même si c’est bizarre de faire ça là-dessus. Prends ta respiration, le morceau prend un virage Techno Hardcore imparable, les murs sont démolis, on a sauté de partout en faisant la grande roue, c’est l’anarchie, les voisins se suicident, bonheur. Mais ce n’est pas fini hein, on frictionnera nos cadavres avec une batucada à base de casseroles, de bruits de bouches et d’ordinateurs passés dans une broyeuse.
Sinon, l’énorme Electric Emily tapera dans le breakcore neurasthénique en noyant des mots japonais calmement égrenés avec une perceuse en fond sonore qui achève le travail avec sadisme, et le court Bu-ri-n-gu za-no-i-zu ! finira de convaincre que Monolith, c’est super cool, et que Ratatat aurait bien voulu ce morceau dans son Lp3.

Le disque finira par le long et anxiogène City of Julie tunnel techno vicié qui va se transformer en complainte épileptique saccadée, brisé en mille, avant de filer sur une vague plus dancefloor (toute proportion gardée, on sent un peu de dDamage dans le morceau, quelque chose d’ultra crade mais branlé comme jamais, qui pourrait rendre fou une assistance entière). Heureusement, on a un cours d’anglais à la fin, ce qui est drôlement sympa de la part d’O.Lamm.











Le français fait parti des rares artistes à broyer le concept de linéarité, pour nous refiler des montagnes russes affolantes, des morceaux bourrés de surprises, se cabrant à la moindre occasion, nous filant claques sur claques avant de nous noyer dans une piscine de jardin rose fluo. On peut rapprocher la démarche d’O.lamm à celle de Mr Oizo, même si la forme, elle, est assez différente. Car O.Lamm a du être profondément bousculé par la vague de diamants dérangés en provenance du Japon, ceux qui brillent façon néon, qui explosent de partout pour mieux vous cajoler la minute suivante.


Impossible de me faire croire que le morceau Star Fruit Surf Rider de Cornelius n’a pas marqué O.Lamm au fer rouge, tout comme les délires improbables de groupe comme Citrus (Blue Mercedes avec un rythme plus déstructuré aurait pu faire parti de ce Monolith sans problème). On sent une certaine fascination répulsion de la J.pop, le plaisir coupable de prendre son pied à écouter une mélodie ultra mielleuse, avant de sauter dessus à pied joint en s’immolant la gueule, et de tout charcuter avec son sampler… Le plaisir de se foutre des conventions, de la bienséance et autres normes barbantes. Ça pête de partout sans jamais se prendre au sérieux, c’est des mini-jupes roses fonçant dans les purikura avant se s’atomiser à la bière au deuxième étage de l’Atom. Irrépressible envie de mélanger la violence de breaks ravagés avec les mélodies candides d’une pop sucrée.



Ce disque, c’est un peu le mec qui ferait un live en pleine rue avec deux Gameboy, une scie sauteuse et une pédale à effet, horrifiant les passants scandalisés, et faisant fuir toute âme qui vive. Excepté les enfants, ravis de voir un tel capharnaüm jouissif se produire en public. Et deux ou trois zozos capables de voir la vie en rose au milieu d’un attentat rythmique violemment déstructuré. Un indispensable pour les amateurs d’aliens saccagés et bourrés de surprises.













O.Lamm – Genius Boy














O.Lamm – Bu-ri-n-gu za-no-i-zu!












12 Titres – Active Suspension
Dat’








  1. nil, visiteur Says:

    je sais pas, autant j’aime Hello Spiral (grand disque) autant j’ai tjs du mal avec Monolith…

  2. Gaara from sand Says:

    Je connaissais pas et je suis sur le cul. Genius Boy est magnifique !

    Où est-ce qu’on peut le chopper ?

  3. Dat' Says:

    Nil ==> Ben c’est vrai qu’il est assez diffèrent de H.Spiral, qui était au final moins bourrin dans son exercice de pop déconstruite que ce Monolith. Mais j’accroche vraiment à ce disque, on a l’impression d’entendre le Fantasma de Cornelius passé à la moulinette Breakcore ! Donc forcement, c’est presque du pain bénis pour moi ^^

    Gaara ==> On le croise assez souvent dans le fond des bacs fnac, ou avec un peu de chance chez les disquaires indé, d’occaz. Et ouaip ce Genius Boy est énorme, il m’avait juste ébahis à la première écoute

  4. El_pingouino Says:

    Pas pour vous contredire, mais je trouve que
    Genius Boy, c’est vraiment du grand n’importe quoi :/
    Cela part dans tous les sens et au final pas de sens,
    ça ressemble à rien.

    Enfin ce n’est que mon humble avis.

    Bu-ri-n-gu za-no-i-zu!, pas mal ce morçeau, un peu court,
    ça me plait déjà plus.

  5. Dat' Says:

    Ben pour le coup, je trouve ça plutot coherent perso. Surtout dans son basculement qui passe du breakcore dinguo à la pop sucrée, c’est assez beau…
    Au final, il y a des trucs bien plus perchés et chaotiques que ça quand même…

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