World’s End Girlfriend – Seven Idiots


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En assistant aux derniers concerts de World’s End Girlfriend, on pouvait être sur qu’il y allait avoir des changements sur le futur album. Il y a encore deux ans, la musique du Japonais était un mélange entre electronica-drill’n’bass épique et post-rock religieux, le tout charcutant sample de musiques classiques et mélodies tire-larmes. Le mec était tout seul dans sa cave, on avait l’impression qu’il crachait la mort, qu’il vomissait la tristesse,  qu’il envoyait la mélancolie se faire fondre au centre du soleil. Ce mec, il t’a pondu un des disques les plus sublimes de la terre entière (Farewell Kingdom), a tué sur place les fans de drill-post-rock-n’bass (si si ça existe) avec The Lie Lay Land. Et l’année dernière il avait sorti une Ost un peu chiante pour un film japonais relatant l’histoire d’une maid-poupée-gonflable qui prend vie et tombe amoureuse de je ne sais qui.

Revenons aux lives donc. En y allant la première fois, je m’attendais à ce que j’avais vu il y a quelques années sur Youtube : Un mec prostré sur ses machines, balançant une musique qui faisait chialer l’audience tellement elle était belle (et aggressive). J’avance pour me mettre prés de la scène, je me dis que ça va être génial, je vais pouvoir déprimer avec plein de monde en même temps. Et voilà que le japonais déboule avec 4 autres gars, et se prend pour un Guitar Hero pendant tout le long, balançant un gros rock agressif. Les 15 premières minutes, j’ai franchement fait la gueule. Puis le bonhomme revient vers ses premiers amours, l’electronica torturée, tout en gardant ce coté “je t’envoie un 747 dans la tronche”. Le premier single annonçant ce Seven Idiots calme lui de nouveau ma joie, bien foutu, mais frôlant le niais malgré ses destructions en règle.

Ne partez pas tout de suite, je vous rassure tout de suite, l’album Seven Idiots, lui, est immense.






Le booklet est étrange. D’une part, l’artwork ne brille pas par sa beauté, et l’interieur n’est composé que de couleurs degueux laissant à peine apparaître quelques squelettes ou démons déchus. L’information principale est que World’s End Girlfriend n’est plus l’affaire d’un seul homme, celui ci accueillant les 4 musiciens du Black Hole Carnival sous son nom. Comme pour les lives. Information capitale, acheté sur le site du label, le disque est livré avec un cd bonus 3 titres.




Alors certes, pour ceux qui connaissent la discographie de WEG sur le bout des doigts, les deux premiers morceaux vont casser quelques morals. L’introduction orchestrale du disque donne l’impression d’être chez Disney malgré le beat industriel pachydermique. Pour Les enfants du paradis, c’est un peu la même chose, mais en bien mieux quand même. Pop song hallucinée, avec guitare enjouée et rythmes qui giclent dans tous les sens, ça part en vrille complet, mais c’est euphorique en diable, ça frôle même le générique de San Ku Kai sur quelques secondes. Vraiment bizarre. Bon certes, au milieu du morceau, c’est la violence absolue, l’immeuble qui te tombe sur la gueule genre Alec Empire remix Bernard et Bianca. Le morceau n’est pas mauvais, mais ce n’est pas le WEG qui me fait flipper, me tue, m’emporte.

Teen Age Ziggy continue sur la même lignée légère et enjouée, mais c’est déjà bien plus touchant. La guitare est facétieuse, mais ça part vite en couille totale, la litanie marrante du morceau est constamment explosée par des samples arrivant de nul part, des saccades hallucinées, des charges ultra violentes, avec un esprit absurde et débile complètement assumé. Ce morceau, c’est Mr Oizo tentant de faire du Heavy Metal. Avec en point d’orgue une conclusion techno-trance-noise-glam-rock indescriptible, genre tu as toutes les drogues de la planète faisant la nouba dans ta bouche.

Alors certes, on retrouve le WEG que l’on aime. Complètement craqué, bourré de LSD, mais WEG quand même. Il manquait encore un petit truc. C’est là que Decalogue Minus 8 intervient. Ce titre, je me le suis pris tellement violemment dans les viscères que j’ai failli crever en l’écoutant. Ca commence par une basse jazzy bizarre, une guitare déglinguée, et le Saxo bourré du Black Hole Carnival. Hey, un métronome asbtract Hip Hop, simili saturations en mode scratch, petite flute, on claque des doigts en se la jouant Gangsta. Une gratte ultra violente débarque, déboite tout, jishin, glitch 8bits et piano lugubre, le saxo est en train de crever, violons menaçants, c’est violence,  tempête absolue, la rage, tu baves de partout alors de la musique classique sublime vient s’immiscer sur le synthé chiptune, ça sature, tu sais que ça va te peter à la gueule alors tu cherche un abris, grenade, Hard Rock incroyable, violence absolue, on vient de t’ouvrir le ventre pour se balader avec tes viscères. Putain le mur de son, cette guitare, c’est la sauvagerie maximum, le mec tire dans la foule et cette dernière n’est composée que de dizaines de toi se tordant de douleur. Le morceau ne t’a même pas laissé une seconde pour respirer qu’un violon Tzigane déboule et t’arrache la colonne verterbale, c’est QUOI CE VIOLON QUI PETE UN PLOMB SUR CETTE GUITARE ULTRA massive, c’est à chialer mais tu n’as même pas le temps d’avoir les yeux qui piquent car la charge finale est tellement agressive que tu te fais balayer les tympans. Ce morceau est dantesque. Dantesque.

Ulysses Gazer continue se travail de dérouillage, avec un rock bien enlevé supplanté d’un violon et d’un piano qui hérisseront plus d’un poil. Ca devient rapidement épique, et la rythmique se transforme rapidement en Drill’n bass cramée, alors que WEG crache une mélodie pour stades. Tout s’arrache de nouveau et part dans un tourbillon classico-rock-electro de folie qui n’arrête pas de se briser, cabrer, repartir en trombe. Tu as quinze changements de structures à la minute, et au moins autant de talloches à te prendre. Dès que la guitare prend le dessus, on aimerait avoir un chanteur avec une mèche balancer des “yeaaah baby come with me” au micro, mais le pauvre se couperait l’aorte de désespoir au bout de 2 minutes au vu des attentats sonores incessants. World’s End Girlfriend vient d’accoucher d’un tube pour psychotiques.




Helter Skelter Cha Cha Cha mixera délires à la Squarepusher (d’avant) et Hard-rock bien violent (euphémisme, on se prend un 33 tonnes sur la nuque à partir de la deuxième minute) avant qu’un chœur bien flippant tente de survivre dans la jungle noisy. Le final étonne, sublime digression techno rave chelou, avec ce synthé qui s’enroule de partout et vole l’âme. Vraie drill’n bass explosée sur Galaxy Kid 666, avant de partir dans une explosion épiquo-débile-melancolique ultra joussive, débouchant sur une autoroute Breakbeat frôlant la tuerie. Le morceau finira sur une mélodie plus jolie, pleine de vie, franchement salutaire après le déluge de sévices pris dans la poire.

Et pour ceux qui veulent vraiment du World’s End Girlfriend période Lie Lay Land and co, ça tombe bien, car le bonhomme nous sort un Bohemian Purgatory part 1, 2 & 3, avec trois parties qui s’étalent en tout sur plus de 20 minutes, revenant à quelques chose de plus electronica, entre samples de musique classiques martyrisés, mélodies à pleurer (Ces piano sur crépitement Autechrien de la première partie, avant de partir dans des Amen Break geniaux m’ont littéralement piétinés). Je vous défie de ne pas avoir envie de crever sur l’intro de la partie 2, superbe musique classique qui va se faire laminer par une mélodie à la guitare absolument géniale, tubesque, avant de partir dans une drill bien violente, déchirée, qui s’écrase, lamine, poignarde, et cette guitare qui continue de faire son rockabilly pépére sur le saxo et la ligne de synthé. C’est épique comme la mort, passes là dans un club on pourra tous se tenir la main quand elle viendra nous chercher. La partie 3, c’est la dépression, mélodie cristalline qui se fait violer par des taillades noisy genre Merzbow est en train de fondre  alors il soupire en tapant une dernière fois sur ses machines. Enveloppé par un chant d’église. Tu es laissé pour mort part les écorchures saturées du dessus, alors les anges virvoltent au dessus de ton cadavre et te crachent dessus.

Les métaphores du dessus ne sont pas gratuites. Car la mort, les macchabés, il y en a foultitude sur The Offering Inferno. C’est du World’s End Girlfriend de traumatisme, la musique du dernier souffle, l’étranglement. C’est des cris, des bébés mutilés, des femmes qui hurlent, des monstres qui grondent, fracas, os qui se brisent, déchirures noises. C’est marcher dans Tokyo, et voir en sous-vitesse tout une foule se faire bouffer par un démon fou. C’est aussi de l’orgasme, de la cyprine et de la tension sexuelle. Scie à métaux, violons des Balkans, cours de recréation, saturation électronique ahurissante, ballon rouge et balançoires. Musique hardcore, samples à blessure. Si tu écoutes le morceau au casque jusqu’à la fin, tu deviens fou. Coupes toi les veines, on glissera sur ton sang. Et se faire avaler par une monstruosité indus-noise tellement brutale, mélangée à tous ses cris de souffrance et de jouissance. Tu n’auras plus JAMAIS vraiment le courage de réécouter le tout sans serrer des dents.

Heureusement, on aura tout le temps de panser ton âme sur Unfinished Final Shed, belle complainte piano /cordes, qui n’aurait l’air de rien prise à part, mais qui trouve son effet magnifié par la déferlante jusqu’auboutiste du morceau précédant.





Alors quand on regarde le Tracklisting, et que l’on écoute le disque d’une traite, on se rend compte qu’outre l’hommage rock appuyé (les titres bourrés de références, certaines mélodies familières), le disque s’écoute comme un véritable saut dans le vide. Ce n’est même pas une métaphore, c’est écrit dans les tracks. Du Paradis au purgatoire, pour finir en enfer. Et dieu, que celui-ci est tétanisant.

La bonne nouvelle, c’est que je ne m’attendais pas à une claque pareille. Oh, certes, World’s End Girlfriend, on le sait, est un bon. Un vrai. Un grand. Oui. Mais sur les derniers disques, on sentait que le bonhomme commençait à trop maitriser sa recette. Et surtout, le premier single de ce Seven Idiots, je ne l’aimais pas des masses. Alors à l’écoute du disque, j’ai frôlé la syncope, en cas de grosse déception (comme pour la bien terne Ost du film Air Doll par exemple). Mais pas de problème, cette galette est incroyable. Les morceaux sont dingues, surement les fresques les plus riches que l’on nous a servi depuis des lustres. Milliers de sons, explosions noises, mélodies candides, cordes à chialer. Autre good news, il y a un peu plus de Drill’n Bass que sur les précédentes galettes, cette électronique saccagée prédominante sur les premiers disques de WEG, qui avait disparu peu à peu face au Post-rock. Ici, on a du rock massif, des tubes de stades (La fin de Ulysse Gazer, incroyable, absolue, mirifique… la ligne de gratte de Bohemian part 2…) noyés dans un ocean noise déstructuré. De la mélancolie pure, de la beauté géniale. Cavalcade du ciel vers la tombe, de vie à cadavre. J’ai failli chialer comme un gamin sur Bohemian part 3.  Je me suis mis a sourire comme un con et à taper sur mes jambes en écoutant la fin de Helter Skelter.

Si comme moi, vous n’aimez pas trop le premier single, n’y prêtez pas attention, le reste est dingue. Si vous aimez le premier extrait, c’est encore mieux, la suite est dantesque. Car  ce n’est même plus les mots “génial” ou “essentiel” qu’il faut apposer sur ce nouveau WEG : Beau comme la mort, massif, ultra violent, mélancolique, drôle, arraché, cramé, triste, affolé et affolant. World’s End Girlfriend a pris tous les sentiments d’un monde pour en faire un disque.


Ce Seven Idiots est incroyable, mirifique, sublime.  Une claque énorme. Celle qui n’était pas encore arrivée cette année. Un disque absolu, qui vous arrache la colonne vertébrale avec un tournevis pour vous la faire bouffer.

Sublime putain, sincèrement. Sublime.







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