CUM ON MY SELECTOR 10 : U-Ziq, Ultrademon, Suicide Year, Bones, Yung Lean, Budamunk, Dubb Parade


Bleu presque transparent



µ-Ziq – monj2

Bon tout le monde est sensé savoir qu’un Boards Of Canada déboule ce juin. Mais un autre album sort le même mois, par un artiste au moins aussi légendaire que les BOC, même s’il ne jouit pas de la même aura dans l’inconscient collectif. Mike Paradinas, aka µ-Ziq, sort Chewed Corner, 8ème album. Et croyez moi, pour avoir posé une oreille sur le LP, ce mélange juke-dance-electronica-émo va faire date dans le cœur des amateurs d’electronica. Mais le boss de Planet Mu n’est pas avare en surprise, et sort, 1 mois avant sa grosse galette, un Ep à la belle pochette, XTEP. Et dans ce mélange de musiques candides et aériennes, se trouvent deux trésors. New Bimple, et surtout Monj2, qui cristallise tout ce qu’a pu sortir le label depuis quelques années : Un rythme épileptique simili-footwork, cher à Paradinas via ses compilations Bangs & Works. Des synthés blade-runner qui semblent tout droit sortis de chez Kuedo. Et cette âme d’enfant, qui ne semble jamais vraiment quitter Paradinas, avec cette mélodie cristalline imparable. Ce morceau, c’est une longue fresque folle, belle comme la mort, comme l’on en entend rarement. C’est aussi le morceau qui prépare le mieux à l’envolée que va proposer le LP à venir fin juin. Un bon moyen de nous encleindre à boucler nos ceintures, avant de se prendre une des mandales de l’année.






Ultrademon – 1996

Je ne comprends pas trop le mouvement seapunk, et j’en ai rien à carrer d’ailleurs, mais j’ai cru comprendre que c’était une philosophie fashion via vêtements aux couleurs criardes, dauphin en 3D et bijoux dégueulasses (pas loin de ce que l’on peut trouver à Harajuku depuis bien des années d’ailleurs). Quel rapport avec l’IDM? Aucun, mais tant que je peux voir des nanas taille 34 avec des fringues déglinguées et des cheveux de toutes les couleurs, ça me va, je valide. Ce Seapunk LP de Ultrademon a une esthétique douteuse oui. Mais bordel, que cette braindance-juke-rave-bass-psychée a de la gueule ! Ca pue la drogue, les crèmes aux algues et les hippocampes multicolores. Synthés kitschs, Roland en roue libre, on navigue sur un océan vert en pensant à sa prochaine coloration. Le disque frôle le mauvais gout à chaque seconde, ça n’a souvent aucun sens, entre un DMX Krew qui se serait mit à la juke ou un T.Doyobi qui voudrait se lancer dans la bass-music. D’ailleurs le Lp sort, de façon détournée, sur le label Rephlex ! Là, pour le moment, j’ai l’impression d’être devant une bizarrerie foutrement cool… mais je ne serais pas étonner de le considérer comme l’un des disques de l’année après quelques mois d’écoutes, vu que je prends de plus en plus mon pied, à chaque nouvelle rotation itunes. Je ne sais absolument pas quel morceau mettre pour ce Selector, donc je vous claque le plus cramé du disque.






Hybrid Theory – So High

Si ce nom d’artiste renverra toujours et à jamais à un album de Linkin Park, notre Hybrid Theory du jour pond un morceau qui m’a foutu une vraie baffe. Parce qu’il est constamment en équilibre. Certes, d’une oreille distraite, tu entends une bombe Uk Garage absolue. Bassline de folie, voix puputes, rythme frisant la perfection. Ca respecte le cahier des charges, mais ça tabasse plus que le morceau 2step lambda, avec une force et une rondeur dans la production qui fait office de detox pour les tympans. Mais je parlais d’équilibre, de double facette. On ne le saisit pas vraiment, c’est fugace. En intro, une mélodie ultra émo, mélancolique en diable, se fraie un chemin, avant de se faire balayer par le dancefloor. Comme si l’artiste avait hésité à faire un morceau triste et crève-cœur, pour tout envoyer chier pour aller danser. Le break émo reviendra en milieu de morceau, ferra entendre sa dépression, avant de disparaître une nouvelle fois. Cette facette cafardeuse, presque romantique, qui prend les trippes, donne un coté boiteux au tout. Comme si, au milieu d’une rave euphorique, tu te tapais deux flashs de tristesse, avant de repartir dans une fête sans fin. Indispensable.






Budamunk x Takumi Kaneko x Minismooth – Mellowed Out Cruisin’

J’ai déjà évoqué Budamunk dans ces pages, le mec étant sur tous les fronts au Japon, étant membre du meilleur groupe de hiphop nippon de ces dernières années (Sick Team) et dans un des meilleurs labels japonais (Jazzy Sports). Vous pouvez un peu écouter de tout ça dans ma Cum On My Selector Japanese Underground Mixtape (CLIQUE, c’est une pub, même pas détournée). Bref, le bonhomme sort une galette tous les 3 mois, et déboule dans les magasins avec un First Jam Magic, collaboration avec Kaneko-san de Cro Magnon et la douce Minismooth. Album beaucoup plus sage que d’habitude, carrément jazz, foutrement laidback, à base de bars enfumés et mélodies feutrées. Au milieu de ce jazz-r’n’b apaisé, encore une fois, la science du beatmaker brille de mille feu. Et sur ce Mellowed Out Cruisin’, qui porte parfaitement son nom, on pige le truc. Ce disque est à écouter dans sa bagnole, en conduisant. Ou à marcher, à 3h du mat’, une bière/clope au bec, seul dans la ville, en claquant des doigts et en dodelinant de la tête. Certainement pas un disque à lancer avant d’aller au boulot, mais parfait pour de longues nuits blanches en solo.






Dubb Parade – Riot In G

Si le label d’Hiroshima Dubliminal Bounce continue de balancer des sorties juke/footwork 3 fois par mois (cf la chronique des très bons Poivre et CRZKNY), il sort parfois une petite perle de tout ce bordel épileptique. Ce Gunma In Tek de Dubb Parade en fait partie. Et contrairement à ce que le nom de l’artiste laisse penser, on a pas à faire ici à de la musique enfumée de marijuana pour dreadlocks. Dubb Parade ne se contente même pas de balancer un Ep de juke hystérique banal, et se dirige vers des terrains plus techno (Acid Is My Life, comme un Ceephax balancé dans un mixeur, Da Chime 2 U ou Hit The Right Path, presque rave…). Et c’est dans les deux derniers morceaux que l’Ep franchit une limite, atteint une complexité folle, flirtant bien plus avec Warp que Young Smoke. Le summum, Gravitational Force, progression footwork/Idm hallucinante, comme si le LCC d’Autechre se retrouvait malaxé avec un sampler hiphop pour une progression insensée, électronica organique télescopée par des rafales de snares. C’est abusé, impossible à défendre en public, mais bordel, quel pied ! Pour les amateurs de juke cramée, ce Gunma In Tek est surement l’un des meilleurs Ep du genre depuis ce début d’année.






Suicide Year – Hate In My Heart

Vu que comme tout le monde, tu dois être un sacré drogué, je te présente une galette bandcamp parmi tant d’autre, qui ne manque pourtant pas de charme. Ce Suicide Year, je ne le connais ni d’Ève ni d’Adam, mais il vient de sortir un LP d’instrues bien méchantes, pour tous les dealers en herbe que nous sommes, à la pochette assez dingue (d’ou vient cette photo incroyable ?). Rythmiques en mode uzi, ambiances thug, on a qu’une envie, entendre sur ces instrues un Mc avec une voix bien grave, sévèrement pitchée, histoire de rendre l’ambiance encore plus lourde. Mélancolie, flingues qui fument, rues tristes et grises. Le bonhomme a aussi balancé un sympathique Ep de remixes. A lui de trouver quelques Mc assez défoncés pour vouloir poser sur ses instrues, dans les mois qui viennent.






Bones & Grandmilly – Lords Of The Underground

J’avoue, je traine avec des gens qui ont une mauvaise influence sur moi, à me faire écouter trop de morceaux de blancs camés parlant de baiser ma mère en fumant du crack. Et en plus j’aime ça. Mais quand on tombe sur des instrues pareilles, comment refuser le trip ? Superbe prod ambiant-cloud, flow décharné, visuels nineties, ce Bones, qui semble tout droit sorti de Hartley Cœur à Vif, offre une mixtape tous les mois. On ne sait pas trop vraiment quoi écouter vu l’abondance, alors on se rabat sur les clips youtubes. Et c’est bien ce Lords Of The Underground avec un Grandmilly fou, qui remporte la palme, parfaite divagation paumée, dotée de quelques citations psychotropes que même Odd Future aurait du mal à assumer désormais ( “Feed that bitch drugs and I watch her overdose / Roll a blunt and finally fuck her now we’re both ghosts” ). Difficile d’enquiller la discographie de ce Bones sans avoir envie de se suicider, mais le bonhomme est trop fort sur quelques titres pour ne pas avoir envie de nager dans la Klonopin le sourire aux lèvres en l’écoutant.






Yung Lean – ♦ GINGSENG STRIP 2002 ♦

Alors là, on arrive à un sujet épineux. Les vidéos de teen se prenant pour Beyoncé pullulent, pour la plus grande honte des parents et la joie des zappings. Je ne sais pas si vous avez vu cette vidéo d’un gamin de 3 ans qui fout 95% des paniers de basket, sans se foirer (en live chez Kimmel ici). Un petit génie, une exception dans l’océan de vidéos mettant en scène des mouflards sur youtube. Génie du mimétisme, à reproduire un geste sans vraiment le comprendre, mais génie quand même. Yung Lean, c’est un peu la même chose : une anomalie. 16 ans, suédois, se prenant pour Lil B ou Gucci Mane alors qu’il va encore à l’école à Stockholm en bouffant des pains aux raisins. Tous les tics du HH gangsta sont copiés, de façon outrancière, ultra maladroite, exactement comme la petite conne qui se prend pour Rihanna en bougeant ses fesses devant sa webcam, après avoir torché ses devoirs de math. Yung Lean aurait pu être une blague, un mème, à l’instar de notre Dadane national (pour les bonnes mémoires). Pas mal de morceaux de Yung Lean sont d’ailleurs indéfendables. Sauf que… Sur deux ou trois morceaux, le mec devient cette anomalie, cette réussite totale, avec des instrues parfaites (3D spaceship, qui semble sampler Boards Of Canada, ou l’hypnotique Oreomilkshake) et une plume en roue libre (Les mecs de Metro Zu m’ont même soutenu que le mec se débrouillait vraiment bien).
De tout ça, on peut retenir un seul titre, la quintessence, celui qui cristallise l’aberration qu’est ce gamin (le clip à la ramasse, le coté flippant de l’attitude copié/collé thug) mais aussi sa réussite absolue (l’instrue parfaite, les punchlines, le coté émo ultra poussé). Le tout atteignant son paroxysme avec la phase “Got my balls licked by a Zooey Deschanel lookalike cocaïne addict” qui rend tous les Mc de la planète jaloux de ne pas avoir pensé à écrire ça avant un suédois inconnu. Ce mec a tout compris du hiphop cloud-émo alors qu’il n’est pas encore pubère, et s’il est encore loin d’être un artiste accompli, Yung Lean est déjà un génie du mimétisme, dès ses premiers morceaux. Le mouflet sort une mixtape en juillet, Unknow Death, qui pourrait vite me faire passer d’observateur à admirateur. Il n’en faut pas plus pour attiser ma curiosité comme jamais.







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