CUM ON MY SELECTOR SPECIAL : CTC Records X Chroniques Automatiques


Sweet Serenade



Si Tiago a surement la plus belle chevelure du tout Paris, il est surtout connu comme le bonhomme derrière le label Cooler Than Cucumbers, dont on parle assez régulièrement dans ces pages (à chaque fois qu’il sort une tape gargantuesque en fait). Se baladant dans le hiphop indépendant, qu’il soit autiste et abscons, ou maculé de cyprine, le label reserve quelques sorties importantes sur cette fin d’année. On peut de plus croiser Tiago au détour des pages d’Union Street ou du Tag Parfait. Puisque ce saint homme a décidé de se délocaliser sur l’Italie pendant quelques temps, je me suis dit que le mettre à contribution pour un Cum On My Selector ne pouvait être qu’une bonne idée.

Au menu, rap drogué, productions vaporeuses et lyrics flingués. Tout ce que l’on aime pour nos nuits blanches ou pour accompagner nos retours de club, carbonisé.



FACEBOOK CTC Records

TWITTER CTC Records




Spark Master Tape – Half Of Nepal

Tiago : Une institution de mon épiderme et canaux auditifs en 2013. Une esthétique incroyable, des jeux d’ombres à faire pâlir la Chine, un sens aiguisé du grandiose, de la montée en puissance. Un jeu de violon accordé au slow-motion, une montée d’armée, un soulèvement, un morceau aux allures d’invincibilité. “HALF OF NEPAL ON MY UNDERCOAT” à crier à tout moment de la journée.

Dat’ : J’avais vu sa première tape passer, sans m’y arrêter malgré la cover, quelle erreur. C’est un peu tout ce que j’aime ce morceau, avec une mélodie lacrymale, une structure explosée, des cordes épiques, une rythmique flinguée, et une voix caverneuse. J’ai l’impression d’avoir un géant camé derrière moi, qui rappe avec un couteau entre les dents, même si dans la vraie vie, Spark Master Tape doit être un sosie de Woodkid. Sauf que le rap, ce n’est pas la vraie vie, c’est des nanas en bikini et des pluies de billets. Boucherie de l’année.






Xavier Wulf – Dengen

Tiago : Triangle équilatéral à succès dans le rap pour garçons émotionnels, Eric Dingus à la prod, Xavier Wulf (Ethel Wulf, ex-Raider) et TeamSESH aux visuels. Des hi-hats parkinsoniens accompagnant chaque larmes lâchées, des envolées de traîtrises pour un final bouche ouverte.

Dat : Parce que l’on aime tous se poser au bord d’une piscine, complètement drogué, à faire du headbanging sur la pelouse, habillé en noir. Je trouve ça beau, parce que cela me rappelle mes retours avinés en sortie de club, à marcher en diagonale dans la rue, un casque vissé sur la tête, à m’extasier devant chaque réverbère surplombant mon itinéraire.






Chris Travis – Reflections (Intro)

Tiago : Un autre rescapé du Raider Klan, très proche dans le style visuel de son comparse Xavier Wulf (même réal, même lieu et probablement même jour de tournage). Un concentré de mysticisme émotionnel à rouler avec modération.

Dat’ : Tombé sur cette track complètement au hasard, car je suis loin de maitriser toutes les ramifications du Raider Klan, l’organisation du groupuscule ayant l’air encore plus bordélique qu’une thèse sur les reptiliens. Putain, cette instrue est absolument parfaite. Entre ambiant décharné, electronica tire-larmes et hiphop glauque, Eric Dingus (encore!) balance un vrai diamant. Chris Travis n’a plus qu’à cracher des rimes en pilotage automatique de sa voix rauque, c’est limite trop facile. Il te parlerait du cul de son chien que cela marcherait quand même. Bref, pour moi, c’est un des morceaux de l’année, sans hésitation, même si je dois être le seul à le penser.






Yung Dick – Drive Thru Love

Tiago : L’amour de consommation, celui de l’obsession, de la foudre. La définition du sentiment, dans un Drive-Thru, totalement envoûtant. Une emprise sur le corps, l’envie de croire à cet amour par speakers interposés. Des grillz et des potatoes. Cette voix si particulière alliée au beat et aux néons pour une atmosphère des plus éthérées. Pour ne rien cacher, j’ai écouté ce morceau par obsession, par besoin, une journée incomplète sans son écoute, un mal-être à dissiper dans les vapeurs d’amour que Yung Dick disperse. J’attends beaucoup de ce monde où la bouffe servira de préliminaires, où les frites pénètreront des wraps un peu trop ouverts.

Dat’ : Quand tu m’as filé le lien, à la première écoute, je me suis bien marré. Puis tu m’as dis que c’était la plus belle déclaration d’amour de 2013, alors j’ai écouté avec un peu plus d’attention, jusqu’au flashback : quand j’habitais en province durant mon adolescence, et que j’allais au macdo juste pour croiser les yeux vairons de cette caissière au physique de rêve et au sourire fascinant. Comme Yung Dick, je voulais arriver au Mc Drive avec mes lunettes de soleil, pour lui dire d’une voix de velours que le bigmac qu’elle me servait était le plus beau bigmac que j’avais vu de ma vie, et que les Nuggets subtilement huilés me faisaient penser à son vagin. Mais j’ai loupé le coche, car je ne connaissais pas Yung Dick. Quelques années plus tard, j’ai enfin eu ma voix gutturale de cancéreux et ma barbe naissante, j’aurai pu revenir pour la draguer, mais j’ai appris entre temps qu’elle était fan de Ska, donc j’ai laissé tombé.






Ideal – Babel feat OI

Tiago : Le rap se lève toujours au Japon, dans un délire 90’s froid et minimaliste, du rap de forêt aux sonorités lyriques toujours aussi alléchantes. Les mains dans les poches, au calme.

Dat’ : Petite friandise de Tokyo, correspondant bien au thème rap-drogué de ce Selector. J’avais déjà pas mal parlé de ERA, un des premiers japonais à s’approprier la vague purple rap de façon intelligente, et il revient ici accompagné de ses deux acolytes, Hi-Def et OI, pour un morceau bien sombre et atmosphérique. Mais ce qui fait le sel de cette track, ce n’est pas la mélodie cristalline, ni les rythmes caverneux, ou les flow rageurs des japonais, mais bien ce violon, qui intervient en fond sonore, très discrètement, plusieurs fois pendant le morceau. Et qui fait passer ce dernier d’une simple digression hiphop expérimentale à une grosse mandale qui fout la chair de poule.






Onoe Caponoe – Flower Power / House OF Funk

Tiago : Le rap UK a finalement reçu sa cargaison de LSD, émergent d’un foetus où seraient passés George Clinton et Sun-Ra, Onoe Caponoe caresse l’afro-futurisme avec sa plume intelligente et son étalonnage Desigual (mais on lui pardonne).

Dat’ : Alors là merci, c’est la découverte de l’été ce truc. Cet anglais semble avoir encore mieux pigé que les américains comment faire du rap drogué. Sous la posture psychédélique légèrement fallacieuse on se retrouve avec des bombes gluantes et camées, entre instrues screwed’n chopped et flow malaxé dans tous les sens par des filtres et effets. La tape (gratuite) regorge de tubes absolus, complètement intoxiqués par la drogue, c’est beau, imparable, propre, indispensable.






Blue Daisy – I Used To Give A Fuck

Tiago : Un concentré de haine signé Blue Daisy, lui déjà instigateur de “Fuck a Rap Song” il y a peu. Des visuels léchés comme des timbres, un beat rentre dedans et un couplet, même si non gorgé de finesse, très efficace néanmoins. A répéter plusieurs fois.

Dat : Si Blue Daisy pouvait éviter de se pointer chez moi en pleine nuit avec son masque, cela m’arrangerait, merci.






Black Dawg – Nico Javan

Tiago : Comme un jeune Sharkula sous acide qui serait tombé sur un dossier caché “INTERNET, NE PAS OUVRIR”. Un cousin éloigné des délires visuels de Metro Zu qui ne fera probablement pas la plus belle carrière rap de cette décennie mais qu’on a envie d’aimer fort.

Dat’ : Je ne l’ai jamais dit à grand monde, mais mon père était épileptique. A cause de cela, je me suis toujours demandé si les avertissements avant de commencer un jeu video ou un clip chelou étaient à prendre au sérieux. Peut-on vraiment avoir des convulsions et avaler sa langue devant Mario Kart ou Enter The Void ? Reponse affirmative avec ce clip de Black Dawg. Ce mec c’est un peu la Kyari Pamyu Pamyu du hiphop us, je ne pensais pas ces hallucinations possibles, même après avoir léché pendant 2 heures un poster de Selena Gomez maculé de Khat.






ɪɲ ʕʰɘɼrʏ ɟȺɱɨʟʮ – Люби меня, люби

Tiago : Comme une centaine de coeurs brisés en milles morceaux s’éclatant délicatement contre mes tympans. Un tire-larme à la beauté céleste, brumeuse et sombre. Après écoute, j’ai juré que ce piano serait mon époux et que cette voix nous unirait. Voilà de quoi transformer Bronson en garçon émotionnel.

Dat’ : Je ne sais pas comment tu es tombé sur ce truc sorti des tombes de Russie, mais c’est un joli petit traumatisme. Divagation oscillant entre un Mondkopf dépressif et un Salem cancéreux dénué de poses grossières, ce morceau de Witch House, “très 2008” comme le dirait un certain Krampf, est assez sublime. Drone poisseux, bassline fulminante, ce morceau pourrait bien être la quintessence du mouvement émo. En écoutant ce morceau, tu as envie de chialer, de te couper les veines, de sauter par la fenêtre pour voir ta vie défiler au ralenti. Je ne suis jamais allé en Russie, mais si, comme dans ce morceau, il y a des anges sublimes qui te susurrent l’amour pendant que le monde s’écroule autour de toi, et bien je prends un vol direct.






Tiago & Dat’

FACEBOOK CTC Records

TWITTER CTC Records

FACEBOOK Chroniques Auto

TWITTER Chroniques Auto






Tags: , , , , , , , , ,
  1. chain link fence installers near me Says:

    chain link fence installers near me

    Hire a top ornamental fencing currently now available and at good rates now only!

  2. refinish bathtub near me Says:

    refinish bathtub near me

    Find the the top tub and tile reglazing near me that is now available and on sale now only!

Leave a Reply