Ceephax – Volume Two



Trans Fatty Acid






2007, année Ceephax? Apres un Volume One de haute volée sorti chez Rephlex en début d’année, le petit frère de Squarepusher, sous l’étiquette Planet-mu, nous avait gratifié un Megalift EP de haute volée, avec 4 titres écrasants 90% des sorties électro de l’année. A dire vrai, ce « Volume Two » était prévu un mois après le premier opus. Mais après quelques retards, semblant inhérents à la musique électronique ces temps-ci, ont fait échouer le disque dans nos rayons hexagonaux que très récemment.













Etant dans une logique de suite directe, ce Volume Two ne différera que peu de son aîné d’un point de vu esthétique. Même rendu d’ordinateur pourri, même dessin à la con sur le Cd… On appréciera par contre de mettre les deux disques cote à cote, surtout pour les trois du fond atteints de collectionnite aigue. Mais là où les deux disques vont avoir quelques différences, c’est sur leur contenu respectif :







Car « Volume Two » démarre d’une façon inattendue : Lw Traveler propose une longue plage ambiante, paisible mais désertique. Rien de marquant, on se laisse bercer par les reflues synthétiques comme le ferait la mer sur une plage de sable fin. Les hostilités démarreront réellement avec Snifter’s Acid, qui porte plutôt bien son nom. Rythme sautillant, avec une sonorité très « Analord » et une nappe bien Acid qui se déplie sur le morceau, on avance en terrain connu : Le versant « Acid music » de Ceephax. Bien heureusement, mais provocant presque la surprise, une ambiance très Piano bar vient dynamiter un peu le tout. Mélanger une touche Jazzy et une louche Acid, il fallait oser, et la sauce prend plutôt bien. Il en faut malgré tout un peu plus pour nous retourner le cortex, et ce n’est pas Scary Pollution qui va nous aider, extrêmement répétitive avec son gimmick fatiguant et ses nappes d’outre tombe.
Même combat pour Acid Schroeder, qui, malgré une structure plus variée et enivrante, ne nous emmènera pas dans les nuages, malgré son break de claviers planant et plutôt bien amené.








Il faudra attendre le 5ème titre du disque pour avoir enfin un excellent morceau. Du niveau de la précédente galette tout du moins. Et on le sent des les premières secondes que ce Acid Breezer fait parti des grands. Mélodie imparable des la première seconde, avec ces relents de synthés bien plus appuyés, secondés par cette nappe fragile, très « Aphex-twinniene » dans l’âme. Les beats et les bleeps s’affolent petit à petit, enveloppent le tout, commencent à gicler de toute part, à résonner, à prendre une ampleur salvatrice, balayant nos neurones bien trop ramollis par l’entame du disque. Trip bien secoué, le titre passe par des phases plus ou moins agressives, pour mieux nous faire apprécier la plénitude des claviers. Un grand huit, où chaque boucle hésiterait entre chaos ultra-dansant et beauté cristalline. Superbe.

Mais LE titre du disque est sans conteste Vulcan Venture. Démarrant en trombe, explosant le compteur de BPM, toujours habillé d’une ligne de synthés tristes comme la mort, le morceau va littéralement nous exploser la tête, nous couper les jambes et nous transporter sur plus de 11 minutes ! Les Snares sont folles, les handclaps frénétiques et Ceephax nous donne sa vision d’une fuite à toute vitesse, comme si un danger absolument immense obligeait à ses machines de partir sans demander leur reste, de cracher tous leurs sons à une vitesse dingue. Jusqu’à basculer dans une structure quasi épileptique, nous faisant perdre toute notion du temps, à se faire violenter de la sorte. Vulcan Venture, c’est comme regarder filer les lumières d’un tunnel que l’on parcours à tout allure… Tunnel qui va se faire de plus en plus brumeux, le rythme se débattant petit à petit sous une chape de plomb de plus en plus lourde, de plus en plus prenante. Bruit persistant et sombre grossissant petit à petit sous les coups de boutoirs des Machines d’Andy Jenkinson. Eprouvant.

La pression va clairement retomber avec Cold War Acid, qui sous couvert d’une balade très « analord » encore une fois, va discrètement se laisser glisser dans un écrin plus poignant, fait de simili-violons semblant pleurer leur tristesse, avec une certaine retenu. C’est beau, on se recueille, on souffle après la bourrasque précédente. Même ambiance en suspension, planante, touchée par la grâce avec Ice Rink Acid et ses nappes passant en pointillé sur une rythmique plus dansante.









Acid, acid, acid… Jenkinson semble avoir que ce mot à la bouche pour ce Volume 2. Et effectivement, là où son Volume One partait dans tous les sens, toujours avec talent, ratissant Techno, Drum & Bass, musique 8 bits and co, cette deuxième livraison est bien essentiellement Acid. Point barre. Et comme pour me contredire, Ceephax aligne deux titres bien expérimentaux à la suite. Tx Ogre en ferait flipper plus d’un avec son ambiance déconstruite, métallique et étouffante, mais franchement pas convaincante, et le bien meilleur Loner D+B qui officiera dans le minimaliste, avec des petites rebellions Drum& bass ou hip-hop pendant quelques maigres secondes.

L’album se clôt sur un exercice proche du premier titre. Ravenscar, ou un enchevêtrement de nappes sur plus de 7 minutes. Sauf que le résultat est bien plus intéressant que celui de l’ouverture. Superbe, la mélodie fait frémir, véhiculant une impression exacerbée d’abandon, de solitude. Un titre ambiant de haute volée. Seul regret, le titre n’explosera jamais. Il s’éteindra comme il a débuté : Sombre, beau, menaçant, grondant, à peine secoué par quelques digressions plus ou moins maîtrisées.











Acid acid acid donc. Mais pas grand-chose d’autre. La couleur est même annoncé des la lecture des titres (5 fois le terme « Acid », contre O sur le précédent). Volume Two est un très bon disque du genre. Là où Volume One était un excellent disque tout court. Une réussite totale, qui se permettait d’étonner à chacune de ses pistes. Ici, pas de « Jam Jarre », « Toxico Gang » ou « Plenger », diamants du premier Opus. On pourrait même parler de disque en demi-teinte. L’indispensable (Acid Breezer, Vulcan Venture, Cold War Acid ou Ravenscar) côtoie le juste sympathique (Snifter’s Acid, Acid Schroeder…) voir l’inutile (Tx Ogre, Lw Traveler). Dommage et rassurant en même temps. Dommage car au vu du talent qui jaillit à chaque note de ses précédentes productions, on pouvait attendre quelque chose d’encore plus explosif cette fois ci. Tant mieux, car balayer avec autant de génie en même pas un an son statut d’Outsider vis-à-vis du grand frère Squarepusher aurait été presque effrayant.

2007, année Ceephax ? Presque. On rate le grand chelem de peu. Mais au vu de ce que Andy Jenkinson nous a craché cette année, il en est tout de même l’une des principales têtes, l’un de ses artistes le plus marquant et le plus présent. Et c’est déjà pas si mal. On attend 2008 avec impatience.










11 Titres – Rephlex
Dat’










  1. LordMarth Says:

    Miam miam faut que je me procure le premier volume, mais l’acid j’ai du mal à resister aussi donc le deuxieme me fait de l’oeil aussi :nerd:

    N’empËche quelle claque le Megalift, cet homme devient progressivement un incontournable…quelle famille mes aieux les Jenkinson

  2. Nexus5 Says:

    Bon ben le mois commence bien 🙂 Artiste a suivre donc.

  3. wony, visiteur Says:

    “…surtout pour les trois du fond atteints de collectionnite aigue.” aie, je me sens visé. Le volume one m’a bien plut. je crois que je vais capter le second. Même si il semble différent.

  4. Dat' Says:

    Lordmarth ==} Ah ça oui, les Parents Jenkinson ont bien fait d’éviter les contraceptifs!

    Nexus5 ==} oui vraiment. Mais il y en a trop à suivre cette année T_T

    Wony ==} On va dire qu’il est beaucoup plus homogene que le premier, et tire essentiellement sur de L’acid pure et dure. On peut le rapprocher de ses travaux sous l’égide du “Ceephax Acid Crew”

  5. Skorn Says:

    Me faudra le premier..

  6. kermalex Says:

    Bon bah encore un truc que je ne connais pas mais que tu me donnes envie d’essayer :x:

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