Cyann & Ben – Happy Like an Autumn Tree

God Cyann You Ben Emperor !



Il était une fois un petit label devenu grand, “Gooom Records” car ayant mit sur le devant de la scène une tripoté d’artistes talentueux. Abstrakt Keal Agram (AKA), M83, Villeneuve, Montag ou Mils pour ne citer qu’eux. Certains ont même explosé internationalement, comme M83, qui a quand même eu une chanson trustant la première place des singles vendus aux USA, plus un énorme succès au japon, en concerts toujours à guichets fermés. (Sans compter les tripotés de remix pour Depeche Mode, Bloc Party, Placebo ou Goldfrapp… Encore une fois des français n’ayant aucun écho dans leur pays d’origine mais qui explosent à l’étranger) Ou le petit TEPR (sur idwet) issu de A.K.A qui à produit pour quelques grands noms du Hip-hop international…

Et parmi cette bande, Cyann & Ben, petit groupe de 4 personnes.






Une pochette belle et intrigante, tout comme ce titre, “Happy like an autumn tree”. Il annonce la couleur. Mélancolique, profonde, oscillant entre la noirceur des nuits d’hivers et les dernières lueurs de l’été…

Et Circle ne nous fera pas mentir, avec ce piano enjoué, et ce synthé vintage qui s’élève sur la première minute. Cyann & Ben vont nous servir un mélange de guitare acoustique, et nappes fantomatiques, le tout enveloppant deux voix légères et superbes (celle de Cyann et Ben donc). Puis tout bascule, tout part en vrille, avec ce piano à pleurer et une rythmique qui s’énerve, tout en restant en retrait pour ne pas noyer l’envolée acoustique. C’est juste beau. Une sorte de Post Rock calibré (5 minutes) qui nous tire directement dans les nuages.



Et le groupe va nous servir cette recette magique pendant tout le long de ce disque, meme si il va, sur un Gone and Waste, se tourner un peu plus vers l’expérimental que le reste de l’album, avec ses bidouilles électroniques, mais jouissant d’une montée sublime à sa moitié, ou la voix de Cyann est juste parfaite au milieu de ces plaines éléctro-acoustiques. On en vient presque à regretter que tout soit fracassé subitement par le piano et la harpe à metalleux.



Le truc sympathique avec ce genre d’album, c’est que tout monte en intensité et en qualité aux fils des titres.
A Moment Nowhere est grand. Par sa durée tout d’abord, 7minutes30 mais par sa stature, sa capacité à nous transporter des les premières secondes, ou Ben puis Cyann nous tiennent la main pour nous accompagner dans leur monde. Les voix sont clairement sur le fil, constamment en équilibre, fragiles. Puis la parole s’éteint, pour laisser tonner comme jamais cette guitare électrique sortie de nulle part, digne d’un “God Speed you Black Emperor!” ou d’un “Mogwai”, avant de nous achever avec une chorale lumineuse, absolue. Les poils se dressent, la colonne vertébrale se disloque, on nous arrache la tête pour l’envoyer directement au paradis.





On se retrouve nez contre terre, avec le combo voix-seche de cyann sur Summer , comme assis au coin d’un feu, avant qu’un faible orgue s’invite à la danse. Encore une fois, les voix s’emmêlent et se tirent mutuellement vers le haut. Tout est une histoire de progression.


Mais ce petit bout de chanson ferait presque pâle figure devant Obsessing and Screaming Voice in a Shell qui clôt l’album du haut de ses 9 minutes 30…
Alors certes, nous somme toujours dans la formule Post-Rock mêlant guitare electrique/acoustique avec des voix perchées et fragile, le tout enrobé de piano et batterie. Mais le tout est agencé d’une main de maître. Planant de bout en bout, tout en ayant une petite tristesse qui s’incruste tout du long.



Au milieu de tout se beau monde se cache trois (gros) interludes, tous entre parenthèses :
Ambiant avec (Silence and little melodies for…), piano métallique pour un rock instrumental très sombre servi sur (Close to Discovery) et surtout (tidE) bande passée à l’envers d’un morceau du groupe, qui est loin d’être sans intérêt, nous transportant dans un univers bizarre, les sonorités “renversées” interloquant nos oreilles peu habituées à ce genre de digressions.




Au final, nous nous retrouvons avec un album excellent, d’une mélancolie assumée, sublimant la beauté de leurs compos.
Avec en pilier de l’album, le fabuleux A Moment Nowhere Qui pourrait rivaliser avec le meilleur de “A Silver Mt.Zion” (c’est dire…)




Un très bon disque pour rentrer de plein pied dans cette fin d’année, quand le soleil n’est pas encore levé le matin, que tout les passants font la gueule et qu’une fumée sort de nos bouche à chaque expiration.



  1. Nexus5 Says:

    Ok celui-la j’y jetterai une oreille…
    C’est bon bonne nuit tu peux aller te coucher maintenant 😉

  2. Dat' Says:

    Merci monsieur, à vot’ service XD

  3. gadjo, visiteur Says:

    Je l’ai trouvé bien mou de la bite cet album.

    Question d’ambiance je suppose.

  4. Dat' Says:

    Mr D.Gadjo?

    Il est effectivement pas tres joyeux et plutot lancinant…
    Et bon nombre de gens trouveront cela un peu “chiant”…
    Mais si l’on accroche au post rock qui s’étire, c’est pour moi une valeur sure…

  5. kermalex Says:

    Moi j’adhère, particulièrement à Circle et Gone to waste, malgré des conditions d’écoute pas terribles à la FNAC.
    Du coup je me suis intéressé à leur maxi intitulé sunny morning, duquel ressort un excellent morceau à mon goût: Let it play
    En tout cas je vais suivre tes chroniques de près: deux albums que j’écoute sur tes conseils, eh ben ça fait deux qui me plaisent 😀

  6. kermalex Says:

    Au passage je note que tu as l’air d’apprécier Abstrakt Keal Agram, voilà qui fait plaisir de rencontrer des gens de goût!

  7. Dat' Says:

    Abstrackt Keal Agram EST le groupe francais dans l’Hiphop instrumental…fan. (leur album Bad thriller contient de vrai bijoux d’ailleurs)

    Si tu aimes l’electro un peu perchée, et je sais que tu apprecies par exemple “alif Tree”, je te conseil de jeter un coup d’oeil au texte qui arrive cette nuit, (ou à l’aube…)

    Le maxi sunny morning, je ne l’ai jamais écouté par contre… je note 😉

  8. gadjo, visiteur Says:

    Ouais c’est moi, j’ai été mitardisé par un tocard, enfin c’est Gk, on essaie plus de comprendre.

    Bref pour te répondre j’accroche au post-rock qui s’étire ! Les morceaux de GYBE! de 20 minutes je les apprécie beaucoup, car on sent une progression presque dramatique, et Cyann et Ben me semble davantage être de la pop qui ne dit pas son nom que du post-rock à la GYBE!.

    Mais en fait là je réalise que je n’ai écoute que Sweet Beliefs, on parlait pas du même album, mea culpa. Remarque du coup ça me motive bien pour l’écouter :ausecoursjechercheunesortie:

    Au passage, dans l’interview sur foutraque on peut remarquer qu’ils ont un certain sens de l’autodérision :

    “Les gens ne dansent pas aux concerts de Cyann et Ben ?
    A : Ils dodelinent de la tête, plutôt, et puis, après, ils s’endorment.”

  9. Dat' Says:

    Oui clairement C&B est bien plus “pop” que GYBE.

    Mais sur des morceaux des premiers comme “A moment Nowhere”, (Vraiment bon) une comparaison n’est pas si erronée.
    (M’enfin attention GYBE ou A silver Mt zion restent quand meme un cran au dessus…)

    Par contre marrant le coup de “l’interview” xp

    —-
    ok je viens de voir pour “Sweet belief” c’est leur dernier album (je ne l’ai pas encore ecouté d’ailleurs, tu me refroidis) qui, parait il, est plus leger que ce “Happy like an Autumn tree”… à voir

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