RAoul Sinier – Brain Kitchen



It’s about Whalemen, BabyTrash, Ants, Samourai Radish, Flesh and Robots.






Le seul mec qui a fait passé Venetian Snares pour un ermite fainéant et improductif cette année est français. Raoul Sinier cumule en un peu plus d’un an pas mois de 6 sorties sur presque autant de labels différents… D’ailleurs, pour le coup, je ne sais même plus quoi écrire en intro, vu qu’à l’instar des productions du canadien cité plus haut, le nombre d’article sur Raoul Sinier dans ces pages se transforme petit à petit en vraie avalanche.

Reste que si l’année 2007 a été émaillée par de nombreuses galettes placées sous le signe du RA, c’est bien dans ses prémices que le choc fut rude, avec le gigantesque Wxfdswxc2, tuerie absolue, indispensable disque pour tout amateur d’électronique crade et barrée, malheuresement presque introuvable 1 an après. (Il devrait néanmoins ressortir en version digitale dans les semaines à venir) Un véritable diamant, laissant perler des moments sublimes sous les saturations et les zébrures monstrueuses. On a suivi l’année de Raoul Sinier comme un drogué avec son fix, content de reprendre une dose sans jamais prendre la même baffe intergalactique que lors de la première injection.

Ce Brain Kitchen annoncé comme véritable 3eme disque de Ra, et donc successeur direct de Wxfdswxc2, portait donc un lourd passif. Comment faire mieux que la précédente galette, tout en réussissant à nous étonner malgré de nouveaux morceaux/EP proposés tout les trois mois entre les deux albums…















Le fossé, le changement entre l’année 2007 et ce nouvel opus est de prime abord difficilement perceptible si l’on en reste à l’ouverture du disque, Intro 3 qui reste dans le pur style Ra déballé ces derniers mois : Ligne mélodique ombrageuse, massive et bien crade, qui crache sa rage sur un beat massif, percutant comme la mort. On a même ici une petite touche industrielle, avec des claquements de machines non identifiés. Ca explose, ça accélère, histoire de nous faire morfler sur une belle montée ininterrompue en guise d’introduction.
Bref, on se dit que Raoul Sinier veut confirmer sa ligne directrice, profiter d’une distribution et d’une ouverture plus large pour continuer son travail de bourreau des machines. Ce qui, au vu des précédentes sorties, conviendrait parfaitement à tout amateur du genre.

Ne pas prendre de risque. L’idée même de faire du surplace pour un mec dont la musique est déjà un risque à elle seule semble pourtant clairement saugrenue. Et se fait littéralement balayer des que l’on avance dans ce Brain Kitchen.








Raoul Sinier ne prend pas seulement des risques, il envoie carrément sa musique dans des stratosphères rarement foulées jusqu’à lors, d’une façon radicale. Le déclic se trouve un peu plus loin, cristallisé par Stone Pills. On pige directement le virage que prend la patte “RA” sur ce disque. Le travail sur les rythmes est juste ahurissant. Démarrant sur un synthé claudiquant, on entend de drôles de fourmillements en arrière-cours. Le rythme débarque, explose, se nécrose, se tire, s’arrache les viscères dès le début de la piste. Une espèce de masse grouillante, laissant perler Trente sons à la seconde, donnant à peine le temps à des robots de crisser, crier, déraper, avant d’être repris dans le maelstrom grouillant. C’est un peu comme si RA avait posé une boite à rythme sur chaque patte d’une colonie de fourmi, et que cette dernière improvisait une exode musicale en courant le marathon de Paris. Pas de structure à proprement parler, on tente de se raccrocher à la litanie égrenée par le clavier pour que notre oreille trouve une “prise”, une balise. Réflexe humain quand la noyade devient inexorable. Et au moment où l’on trouve refuge dans un morceau qui semble enfin se laisser dompter, tout se nécrose, par en vrille, disparaît. Imaginez que le titre est une page blanche, et que vous le roulez en boule avant de balancer ça par la fenêtre.
Toutes les machines d’une usine débarquent en hurlant, en se tordant de douleur, en roulant des yeux et en tabassant tout ce qui bouge. Impossible de comprendre ce qu’il se passe, impossible de réellement piger si c’est bien le disque qui part dans un territoire inhumain, ou si toutes les rames de métro autour de vous vous saute dessus pour vous étrangler. Ce n’est pas effrayant, pas agressif, juste incroyable. Le soulèvement des machines est pour aujourd’hui. Non content de nous lapider avec ce changement, l’armada laisse une once d’humanité se frayer un chemin, avec une mélodie pétrifiante de tristesse, tout droit sortie du plus beau des Aphex Twin, pleurant le fait de se faire déchirer de la sorte.
Morceau juste incroyable. Niveau “les machines prennent vie et vous arrachent le coeur tellement c’est beau”, on avait pas fait aussi bien depuis le Untilted d’Autechre.


Ce morceau cristallise parfaitement le pallier franchi sur cet album. Ce qui va impressionner. Les rythmes. Les beats. Ce travail de fou, qui annihile les structures, qui transforme les mots continuité et répétition en notion inexistante. Une confirmation, histoire de se convaincre que l’essai, n’est pas un one shot ? Simple, le titre juste après, BabyTrash (remember la petite poubelle) nous en balance autant dans la gueule d’un point de vu construction. Sur une nappe encore une fois bien grasse se prélasse une véritable armada de cliquetis, d’incisions, de coups de lames rythmiques très claires, se comptant en milli secondes. Comme si un androïde tapait son rapport sur un clavier d’ordi cassé, après avoir pris un navire de coke dans la tronche. Coup derrière la nuque, le robot se désactive, et la piste bascule sur un environnement plus candide, plus lumineux, avec un rythme qui se fait presque simili-hiphop pendant quelques secondes, avant de vouloir concurrencer une nouvelle fois nos amies les fourmis, à la vitesse de la lumière. Enorme. Le boulot sur les rythmes est réellement à tomber à la renverse.










Et quand Ra tente de la jouer cool, avec King Frog, et son coté funk salace bien marrant, c’est de toute façon pour nous tétaniser de la même manière. La mélodie est instantanée, immédiate, presque tubesque, prête à retourner une boite de nuit. Le beat se fait même presque House pendant quelques secondes. Mais tout est accolé à des hurlements de machines, qui en veulent toujours plus, crissant, se foutant sur la gueule en arrière-plan. Elles cassent la dynamique, explosent la bonne marche, transforment la petite bombe en folie industrielle. “Hey les mecs, je tiens un tube gigantesque là, mais je vais l’enregistrer en live dans une usine d’assemblage de motos Kawa”. On danse comme des petits fous entre un rouleau compresseur et un atelier de soudure. Break, on sombre dans la dépression, avant que la mélodie revienne, beaucoup plus lancinante, saccadé. Plus belle aussi, presque résignée sur le tapis roulant la menant à la concasseuse. Des choeurs religieux se greffe au tout, c’est sublime, le métal a la chair de poule, un comble.

Les Whalemen, eux, sont toujours bien présents, et font la teuf dans une cathédrale. On sort l’orgue histoire d’égorger les poulets dans la bonne humeur, et on part dans une transe bien sombre, parfois émaillée de petits éclairs optimistes presque 8 bits dans la mélodie. Le tout noyé sous un lit de rythme encore une fois aberrant, à s’en décrocher la mâchoire. Le tout se fini sur une montée très analord, avant de subir encore le sort de l’étouffement programmé, de la nécrose de beat qui semble chère à Raoul Sinier.

Vous aimez le Jazz ? la petite boucle de piano entamant Solid Flesh vous le rendra bien. Enfin sur quelques secondes, avant que le tout bascule encore sur une messe orgiaque, où les corbeaux baisent avec les zombies en buvant du sperme dans des crânes de jeunes vierges.
Le breakcore vous fait envie ? Listen Close va nous en balancer violemment, tout en évitant de calquer la rythmique si commune à ses collègues. Ici, tout est ravagé, on superpose trois chansons de Venetian Snares avec une vitesse multipliée par dix, puis on passe le tout au bullet-time.
Et quand on parlait d’instrues organiques, vivantes, en constantes mutations, on ne peut pas passer outre The Incredible Spitting Machine qui convie les plus grandes forces des synthés fantomatiques accouplés à un magma sonore indescriptible qui ferait passer les compos les plus alambiquées d’un Quaristice en demi-teinte pour des compos d’étudiants faites sous E-jay.










Et si l’on excepte l’impressionnant et ultra saccagé Bleeders Club qui déverse une vomissure de bleeps métalliques sur une mélodie toute belle, la fin de l’album va s’avérer plus tempérée. Enfin je dis ça, mais le tout reste hautement barré. Mais les structures, le déroulement est plus progressif. Les changements sont moins abrupts, interviennent par leviers successifs. La première bonne surprise est de retrouver l’ineffable Huge Radish Samourai, morceau titre de son (gros) Ep sorti en fin d’année, entre titres inédits et remix (Raah il faut écouter celui de Lynx & Ram). Le titre illustre à merveille la cavale du pauvre radis traqué dans une usine digne d’Oddworld, en offrant des couches de nappes mystérieuses bouffées par des sons crépitant dans vos oreilles au fur et à mesure que la course poursuite s’intensifie. On est loin de la rage incontrôlée des precedents morceaux. Tout est distillé avec une préciosité saisissante. La petite mélodie candide perlant en fond semble vous transporter dans un ballet vieillot, littéralement submergé par les parasites, par ces vagues de beats insectoides bouffant le titre jusqu’à sa moelle, échouant sur un final ahurissant, dévorant la moindre parcelle de normalité d’une façon effrénée et désordonnée, revenant alors aux structures affolées décrites plus haut. Au casque, l’effet est assez renversant…

Brain Kitchen se fera encore plus lancinant, beaucoup plus posé, avec ce synthé nauséeux s’enroulant petit à petit sur une aura menaçante, armée de beats toujours concassés mais plus espacés et discrets qu’à l’accoutumés. On avance comme dans un tunnel, à peine éclairé de sa torche pourrie, avant de tomber sur le grand monstre, qui explose avec son beat gigantesque, fracassant, et la mélodie grandiloquente, à raidir le plus téméraire des auditeurs. Vous faite le pire des cauchemars, et l’on profite en plus de votre sommeil pour vous passer à tabac.











Difficile de dire si ce nouveau disque est meilleur que Wxfdswxc2. Car ce dernier comportait des morceaux tellement cultes, des envolées tellement énormes qu’il devient difficile d’être objectif. Je suis convaincu que Wxfdswxc2 est un disque que je continuerai de conseiller et de défendre corps et âme dans dix ans, tant l’objet cristallise tout ce qu’il y a de mieux dans la musique électro ravagée.
Brain Kitchen choisi de prendre un autre parti. Fini les titres qui paraissent immédiat des la première écoute (Wonderful Bastard ou Skinfest), bonjour le travail d’orfèvre, le ciselage de rythmiques presque impensables. Raoul Sinier a choisi de nous offrir un disque radical, qui creuse un fossé conséquent avec ses anciennes oeuvres d’un point de vu architecture sonore. Fini les directs en pleine gueule. Ici, il faut s’abandonner, s’investir presque, pour pouvoir s’émerveiller de ses myriades d’explosions, de rythmiques grouillantes, de cette véritable population de beat qui fait sa révolution sur chaque titre.

Et quand j’emploi le terme “Radical”, c’est que le disque l’est réellement. On a rarement entendu cela dans l’électronique française. La richesse des rythmiques met à l’amende la majorité des formations dans le style, et peut même être comparé au sacro-saint Autechre. C’est dire le tour de force. Les synthés, eux, ne sont pas comparable avec autre chose. Ils devraient limite avoir le copyright Ra, histoire de breveter le truc.
Sans compter que le disque offre de toute façon des morceaux proprement hallucinants, comme Stone Pills ( je vais pas m’en remettre de celui là), King Frog ou BabyTrash. A l’instar du précédent disque, on ne risque pas de croiser souvent un album aussi singulier que Brain Kitchen. Ra a une patte bien à lui, atypique, voir unique. En espérant que sa signature chez Ad Noiseam va enfin permettre une distribution sur le long terme.

Ce Brain Kitchen se pose (encore) comme un disque indispensable, mais pour oreilles vraiment parées à tout pour le coup. Le disque est rude, fracassée comme jamais. Il défonce, il détruit, il transperce. Il vous balance une nuée d’insectes dans le conduit auditif, tout en bouchant le tout avec des claviers plaintifs. On avait pas eu un disque aussi poussé dans le “je fais tout exploser, partir en vrille et je vous emmerde” depuis le Moustache de Mr Oizo.
C’est une pierre de plus à l’édifice que Raoul Sinier continue de construire, son univers de créatures monstrueuses et mélancoliques, en les référençant directement dans les titres, en les faisant apparaître dans ses courts métrages, dans ses peintures, en les incrustant petit à petit dans des scènes quotidiennes, rendant le tout presque vraisemblable.



Peut être a-t-il même réellement un gros limaçon câlin sous son canapé, allez savoir.


















Contrairement à Wxfdswxc2 , il n’y pas de Dvd pour accompagner Brain Kitchen. Par contre, ce dernier est cette fois accompagné d’un magazine bien rempli, à lire, pour découvrir un peu plus l’univers de Sinier, des interviews, des pensées mises en vrac… Et qui, surtout, donne l’explication de l’idée du Radis Samourai :




BRAIN KITCHEN MAGAZINE








14 Titres – Ad Noiseam
Dat’








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