Super Collider – Head On / Raw Digits



Another Way






On parle beaucoup de Jamie Lidell ces temps ci. Passages radio en rotation massive avec l’excellent Another Day, couvertures de magasines se demandant si l’anglais serait le nouveau Amy Winehouse ou article dans Elle parlant d’un anglais sexy… On peut dire que le Jamie Lidell fait les bonheur de Warp, le label qui a vu un psychopathe sadique à faire pâlir Autechre se transformer petit à petit en vrai prince Soul, et se positionnant dans le cercle tres fermés des gros vendeurs du label.


On ne peut le nier, Jamie Lidell peut etre abordé comme un énième artiste arrivant, comme de par hasard, en plein revival soul, là où Amy Winehouse affole, Duffy rassure en brossant dans le sens du poil, Micky green charme et Nneka fascine (énorme album). Un mec qui se retrouve parachuté sur les ondes avec un single évident, la tête un peu bouffie, prêt à nourrir des oreilles qui attendent qu’une anglaise sorte d’une énième cure de désintox.
D’ailleurs Jamie Lidell ne cesse de le marteler : son nouveau disque est commercial à fond, il veut en vendre le plus possible. Pour le coup, je suis malheureusement près à parier que si revival il n’y aurait pas eu, le Jamie n’aurait intéressé que France Inter et les suiveurs des références Warp. Ce qui, on avouera, aurait été bien dommage vu la qualité du disque, Jim excellente version upgradé et plus sage de son excellent Multiply, qui file la peche à chaque écoute. On sent clairement que le tout lui vient des tripes, une envie viscérale de cracher ça, envie qui est perçue depuis ses tous premiers disques, et n’a pas été taillé à la serpe par un producteur qui serait tenté de proposer les bonnes choses aux bons endroits. Mais même si ce nouvel album me fout la banane comme jamais, on rale quand même un peu.



Mais Jamie Lidell, c’est aussi un mec qui a navigué pendant une demi douzaine d’année dans une électro rude, bruitiste et presque absconse. Le mec n’a pas fait ses armes exclusivement dans les Jazz-band ou les piano bar, comme tout chanteur qui se respecte, mais dans sa piaule, à bidouiller des paysages industriels et défoncés. Son premier disque, Muddlin Gear, était presque un manifeste de la destruction sonore, poussant les limites de l’abstrait à l’extrême, renvoyant 99% de l’IDM dans le bac à sable, en terme de complexité. Bon par contre c’était parfois un peu lourd, un peu trop éclaté, ne laissant pas une seule seconde d’espoir à des rythmes qui semblaient brûlantes. Bref, Muddlin Gear, c’est un peu le vilain petit canard de Jamie Lidell, celui qui va fracasser les oreilles de tous les amateurs du visage actuel du crooner. J’imagine avec délectation mes collègues de bureaux, qui, plus que fortement séduits par le titre Another Day à la radio, veulent se chopper la discographie de l’anglais.


Alors d’un coté, on a un disque d’electronica bruitiste ultra opaque et de l’autre un disque Soul pur et dur, sans une seule once de machine fracassée.
D’un avis purement personnel, je n’ai jamais été totalement séduit par la facette electronica bruitiste de Lidell sur son premier solo. Son dernier disque, lui, est flamboyant, mais sa facette très old-school ne pourra pas toujours s’adapter à l’humeur du jour. Difficile de passer sans accroc de paysages accidentés à tableaux policés sans grincer des dents. Pas de juste milieu chez Lidell ? Heureusement si. Son projet, pour moi, le plus intéressant, reste son groupe Super_Collider, en compagnie du sorcier techno Christian Vogel.


Les disques de Super_Collider, bien que sortis en 1999 et 2002, se posent presque comme le résultat de l’énigme Jamie Lidell, seul musicien sur terre à être passé d’un style Autechre-ien à un quasi-hommage à Stevie Wonder. Si l’on prenait tous les disques et Ep de Lidell pour en fait un Puzzle, Super_Collider en serait l’image finale, le résultat d’un grand écart immense et impossible à prévoir, cristallisant le mélange parfait de ce que semble aimer le musicien.

Le concept est simple : un chant cristallin tentant de s’infiltrer sur des rythmes électroniques arides et hallucinées.
















1/ Super_Collider – Head On





Bon, à la base, je voulais parler du disque Raw Digits, vu que ce disque est à mille lieu de ce que l’on peut entendre habituellement, n’ayant aucun équivalent dans ma mémoire en terme de “son” et de direction arpentée, et juste intemporel dans son résultat final. Mais il était difficile, voir impossible, de ne pas parler un minimum du premier album du groupe, Head On, véritable machine de guerre bourrée à craquer de tubes electro-expé funky imparables.
Niveau packaging, mention spéciale à celui de Raw Digits, qui se déplie de tous les cotés, dévoilant les lyrics et remerciements façon pochette surprise.

A dire vrai, si Raw Digits annihile tout les repères que l’on pouvait avoir précédemment, Head On brise les genres sans pour autant les plonger dans un bain d’acide. Vogel et Lidell veulent faire du Funk, de la Soul cradingue, mais ne peuvent s’exprimer que part des déflagrations électroniques, et des brisures géantes.
On retrouve presque la même approche chez Mr Oizo, qui noie ses amours pour M.Jackson et James Brown sous des cavalcades de rythmes, torturant une base ultra dansante grace à des effets en tout genre.








Suffit de prendre Cut The Phones pour comprendre le concept de Head On. Apres une saccade immense vrillant dans des échos, un pied massif et crade comme la mort tape dur, marquant au fer rouge les circonvolutions de la voix de Lidell. Ce dernier se laisse aller aux petits Yeaaaah I cut the phone yeaaah tout en feulant comme un chat de gouttière qui n’aurait pas trouvé de chatte depuis des siècles. Obligé de claquer des doigts, de bouger la nuque, même si le cassage de rythmique embarque plusieurs fois le titre dans un torrent de reverbs. Pour le coup, si vous faite écouter ce disque à quelqu’un, il vous répondra que votre galette de Funk a l’air cool, mais qu’elle est cassée.

Moins bizarre, mais carrément jouissif, Darn (cold way o livin’) va balancer un énorme rythme dance, sur une saturation qui va se répéter jusqu’à overdose. Tu l’écoutes dans la rue, tu marches en roulant des épaules, claquant des doigts, en souriant comme une baleine tellement ce titre, c’est la classe. Il passe dans un Nighclub, tout le monde devient beau. Il sortirait aujourd’hui sur Ed Banger que cela ferait un gigantesque carton.

Mais le tube ultime de ce disque, qui d’ailleurs est pourtant l’un des titre les moins évidents de Head One, c’est bien l’affolant It Won’t Be Long. Jamie Lidell chante comme s’il était au fin fond d’une grotte, avant qu’un rythme rampant vienne se terrer dans tes oreilles. C’est lent, poisseux, lourd, dérangeant. Le chant est imparable, décline des couplets que l’on croirait avoir toujours entendu. Mais la pièce maîtresse de ce titre, c’est cette ENOOORME ligne de basse, qui vrombit comme jamais, qui explose et se comprime dans le même mouvement, semblable au plus gigantesque des monstres, trop paresseux pour se bouger un centimètre de cul afin de chercher à bouffer.
C’est un train qui passe en slow motion, c’est un dragon qui ronfle dans une cathédrale. Si à l’écoute de ce titre, on pousse les basses et le volume à fond, je vous jure que vos vitres vont vibrer comme jamais. Limite, tu le fous dans une voiture le disque, qu’elle ne survit pas à l’attentat. Ce n’est pas agressif hein, juste que le grondement est sans pareil. A part cet espèce d’amas gluant, on nage donc dans ces rythmes aussi acérés que des lames de couteaux, et une ligne mélodique aigue, qui accompagne les envolées de Lidell. Un mot, un seul : Massif.









Le plus drôle, c’est qu’en écoutant ce disque, qui commence à avoir un peu de bouteille, les références actuelles pleuvent, comme si certains de ces morceaux étaient les premiers tests, presque visionnaires, de ce que l’on pouvait avoir 5 ans (ou plus) après. Outre le très Ed Banger Darn dont on parle plus haut, on pourra se plonger avec délectation dans Pay It Away qui pourrait, sincèrement et sans rougir, se mettre au milieu du disque d’un Mr Oizo, et affiche un mimétisme assez drôle avec le Patrick 122 de notre français préféré, 10 ans avant, mais en plus malsain. Flingué au maximum, flirtant avec l’autodestruction, tout en ne se dépareille jamais, de ce coté funky dansant imparable. Le morceau va alors se payer le luxe de partir vraiment (mais alors vraiment) en couille en faisant intervenir des trompettes folles après un break impromptu. On capte plus rien, en se demandant si la fanfare a vu de la lumière pour débarquer dans nos oreilles sans s’essuyer les pieds. De loin le morceau le plus bizarre de Head On.
Close To Change tentera de jouer dans la même court, en beaucoup plus sourd et sombre. Faut imaginer Prince enfermé dans une cave depuis 10 ans s’amusant à faire de la musique avec ses menottes et les tuyaux de sa cellule. Explosions rythmiques, passages presque Breakcore, nappes fantomatiques et fugaces murs de bruits blancs. Pay It Away était la montée sous ecstasy, celui-ci en sera la terrifiante descente, le bad trip ultime, à peine rassuré par un Lidell croonant comme jamais.









N’ayez crainte, Take Me Home remettra les choses en place d’une façon affolante, en balançant sur une gratte funky éclatée un gros beat Techno et des montées extatiques façon sirènes rave. La voix de Jamie Lidell est juste hallucinante, possédée, tapant dans le James Brown bourré de coke. Il te harangue comme si tu étais dans une salle de concert puante de sueur, à danser contre 100 personnes au bord de l’orgasme. Yeah live that shit, ah ah baby stand to that shit ! lets go ! etc etc. Ouai, c’est James Brown qui veut chanter sur du Daft Punk, le tout massacré par un psychopathe en rut. Rouleau compresseur ovni, habité par des grondements monstrueux en arrière plan. Le morceau attend le firmament quand des coeurs démultiplient la voix de Lidell, qui se lance dans des Lalalalalaaaaaa communicatifs.

Head On terminera d’une façon moins barge et plus directement dansante, comme dans ses premiers titres, avec Alchemical Confession et You Loosen me Human.
Le premier nous balance dans un Funk technoïde planant, moite, presque sexuel, spatial. Un pied Techno rond est balancé pour supplanter les couinements romantiques du chanteur, alors que les nappes de Vogel enveloppent le tout pour te faire planer dans le ciel. Superbe. Bon, à partir de la moitié, on échappera pas à un break bizarre presque industriel, remplaçant peut être les solos de Saxo habituels, avec un Lidell qui semble littéralement se nécroser dans le monde des machines, et se perdre à jamais. You Lossen Me human versera plus, lui dans un dub aquatique et lancinant, doublé d’un pied presque hip-hop assez efficace. Le morceau va petit à petit évoluer dans une Drum & Bass vrillée, en ascension constante, avec ses petits synthés fragiles. Jolie conclusion de disque…



















2/ Super_Collider – Raw Digits





Raw Digits, le deuxième album, 4 ans apres, aborde le clash machine VS Soul-funk d’une façon bien plus radicale, noyant les racines de la musique du groupe dans un maelstrom de sonorités dignes de certains Autechre. Fini (ou presque) les rythmiques évidentes qui claquent et les mélodies imparables, bien que déjà saccagées comme jamais. Non ici, c’est bienvenu la guerre des machines, c’est un futur dévasté, c’est une terre où règne androïdes torturés.


Pourtant, Messageascomin agit presque en trompe l’oeil. Ok, il n’est pas aussi évident que ses potes du disque précédent, mais garde un semblant de folie, de beats fou, d’envie de parader en claquant des doigts et en levant les bras. Il faudra être sacrement cramé, certes, mais quand même. On peut dire qu’il incarne le pont parfait entre les deux disques.
Le début pourra pourtant pétrifier, avec ces sons grouillants, et ces paraboles métalliques tournant autour de votre tête. Vlan, rythme pachydermique, appuyant des nappes passant sur vous, lancinant, imposant, tel des vaisseaux aliens à l’abordage d’une mégalopole américaine. On à l’impression de capter des bruits survenant de partout, comme si l’on se retrouvait à se balader des rues d’un quartier futuriste. Lidell est fou, n’a point perdu de sa superbe, sautillant sur ce lit métallique de la façon la plus naturelle possible. Dansant, oui, mais surtout écrasé, broyé et paranoïaque

Et c’est dès Closetails que l’on va plonger dans l’Idm la plus opaque et flinguée, à mille lieux de ce que l’on pourrait proposer à un chanteur ayant un minimum de stabilité mentale. Ici aussi, un rythme hip-hop subsiste, mais qui se retrouve étouffé par un concerto de barres métalliques s’entrechoquant, de bleeps en spirales et autres grondements non identifiés. Tu prends un Night-club, et tu remplaces les usagers par des aspirateurs et des mixeurs sur patte.









La descente continue de plus belle avec le pétrifiant Bug Trackin, qui après une intro clownesque malsaine, nous embarque dans un funk-dub fantomatique, un slow au pays des morts, décharné, bourré de reverbs. L’immensité du tout est impressionnante, et un semblant de guitare donne un cachet mélancolique au tout. La voix de Lidell touche en plein coeur, et l’on se laisse bercer par cette comptine puant le désespoir et l’abandon. Comme si on dansait un dernier slow avec le cadavre de la femme de sa vie, le tout dans un égout, avec les jambes rongées par des rats vomissant la peste, avant de s’étouffer petit à petit avec les ordures.
Gravity rearrangin rassurera un minimum en se prévalant de la compo la plus “normale” des deux disques réunis, proche des exercices de l’abum Multiply de Jamie, en laissant le monsieur crooner sur un simple beat Hiphop un peu ralenti, tranquille et apaisant.

Spillin Visions agira lui comme une bouffée d’air à retardement. Très sombre et opaque en ses prémices, presque claudiquant, et habité par des nappes à filer la chair de poule, il va laisser Jamie Lidell reprendre le pouvoir, en poussant d’une voix cristalline un couplet à faire chavirer les coeurs tant la voix tue sa maman. Il lâche ses tripes en offrande à la mère lune, sur des claviers d’aliénés et autres sons paraboliques façon voiture-qui-vole-dans-blade-runner.

D’ailleurs, pas mal de ces sons renvoient directement au Go Plastic de Squarepusher. Je ne parle pas des délires bruitistes de ce derniers, mais des sons sourds et des nappes malsaines qui perlaient tout au long du disque. Par exemple, le trip-hop déglingué et caverneux de In The Beams aurait presque pu se retrouver dans le disque de Jenkison. Mêmes réverbérations malsaines, mêmes kicks glaçants, même sonorités “rotatives”, avec en plus cette gratte perdue, solitaire comme jamais, qui pleure ses notes dans l’immensité d’une cave sans lumière.









Sans contestation aucune, ce disque cache un vrai chef d’oeuvre, un tour de force, un diamant qui tient autant à la musique expérimentale qu’à la plus belle des excavations Soul : Radianations On the Rise. Le début, transporte directement dans le ciel, tant il tranche avec les sonorités métalliques émises jusqu’ici. Jamie Lidell nous sort un chant sublime, grave, multiplié pour donner un effet de chorale, un petit interlude flamboyant, d’un charme fou, à faire chavirer n’importe quelle demoiselle. Vide astral, désert ou seul le vent souffle, petits bleeps bizarres qui sonnent. Vlan, un beat Hip-hop à tirer des larmes de bonheur débarque, lancinant, assuré, plein d’aplomb mais bien en retrait. Des nappes cristallines tournent, vous percent le coeur, c’est beau à pleurer. Des cordes orientales explosées d’effets débarquent, et Jamie Lidell, avec l’assurance d’un champion du monde, débarque pour t’en mettre plein la vue. Et là, on pense immédiatement, à Timbaland, et particulièrement à son We Need A resolution avec Aaliyah. Si si, on croirait presque reconnaître la même mélodie de corde, se glissant fugacement entre deux rythmes. Alors évidemment, ça pourrait etre le titre d’Aaliyah, mais immolé et jeté dans une hélice d’avion.
Reste que le truc humilie presque le producteur américain, semble en constante mutation, vrille, flambe, sans jamais se déparaitre de cette assurance et de cette retenue. Les choeurs montent, tout explose sans exploser, les cordes nous frôlent, se font plus présentes, et Jamie Lidell se transforme en crooner fou, assurant un mimétisme presque frappant avec Mike Patton. J’ai presque revérifié sur la pochette que le chanteur de Mr Bungle ne venait pas taper un petit featuring tant le tout est affolant. Le morceau s’envole, se nécrose, s’enfuit dans un maelstrom de bruits blancs, de machines effrayées et de mélodies caverne-de-glace à vous arracher le coeur, le tout sur plus de 7 minutes. Radianations On the Rise est un morceau sublime, impérial, la pièce maîtresse de TOUT ce qu’a pu pondre Jamie Lidell et Vogel.


On pourrait être blasé après cette folie, surtout quand on nous annonce que le dernier morceau de Raw Digits est totalement instrumental, les deux zozos se planquant derrière les machines. Rejouissez vous, Collide n’Conquer est pour moi tout simplement l’un des plus beau morceau d’electronica qui m’a été donné d’entendre dans ma vie. A ranger au coté des plus belles compos d’ Autechre ou de Plaid. Les fondations du titre sont au moins aussi secouées, avec cet enchevêtrement affolant de rythmes, de bruits, de machines. Ça crisse, ça grince, ça prend vie. Et, au milieu de ce dédale électronique sûrement perle une mélodie sublime, à faire chialer, qui ne tient pourtant qu’en quelques nappes tenues, difficilement indentifiables, entre le grincement d’une machine et le clavier rouillé. Break, on repart dans une rythmique barrée, grouillante, explosé, avant de laisser perler de nouveau la mélancolie de ce robot pleurant sur son sort, sur sa solitude, noyé par ses congénères, écrasé sous le poids de mille tonnes de métaux. Tout s’éteint progressivement, nous laissant seul, presque retourné d’avoir pu partagé un petit moment d’une mélancolie si intense avec un bout de métal, comme si l’on avait fait des adieux déchirant à sa machine à laver préférée.











Expérimentation, destruction, beauté, mouvement, rythme, les deux disques poussent le vice au maximum, dans des directions complémentaires. Impossible de parler de l’un sans aborder l’autre, d’où l’obligation de faire un “double” article.
Chrstian Vogel et Jamie Lidell avaient réussi avec Super_Collider à créer un mélange completement antinomique de prime abord, cristallisant, pour les deux, ce qu’ils ont pu faire de meilleur. Les deux disques écrasent sans remissions les productions annexes des deux compères, mais explosent aussi la plupart des disques d’electronica un peu frappadingues.


En écoutant ces galettes, on comprend que le virage operé par Jamie Lidell est logique, que ce dernier à pousser son envie viscérale de faire de la Soul, du Funk, dans les règles de l’art. Et il le fait bien. Le seul truc dommageable, c’est que la notion de “risque” a malheureusement disparue de ses productions. Je rêve d’un nouveau disque de Super_collider avec le Lidell et le Vogel d’aujourd’hui. Pour le coup, le groupe n’a jamais été arrêté, il est juste mis en parenthèses jusqu’à nouvel ordre. C’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. En esperant que les deux aient, tout à coup, une envie irresprecible de repousser les limites du possible, de reprendre des risques.




En attendant, on peut toujours se délecter d’un Raw Digits impressionnant, intemporel, qui pourrait sortir cette année et paraître incroyable, ou dans dix ans, sans prendre une ride, et d’un Head On ravageur, à filer le tournis à tout amateur de sons expérimentaux et imparables.
Les deux disques de Super_Collider répondent de toute façon à un vieux fantasme : télescoper le Funk le plus pur avec l’électronique la plus désaxée, la plus futuriste possible. On ne pouvait pas rêver à meilleur résultat pour ce mélange.




C’est la Soul du futur, celle que l’on entendra dans les clubs crades des megalopoles puantes et futuristes, entre la cité labyrinthique de Blade Runner et les ordures de Zalem. Là où “l’organique” n’est plus. Là où la chair se retrouve noyée, accouplée, déchirée, annihilée par le métal. Indispensable.



















Cliquez pour recacher le texte
  1. Watermelon haupia Says:

    always a huge fan of linking to bloggers that I really like but dont get a great deal of link appreciate from

  2. vds sunucu satın al Says:

    En iyi VDS Sanal Sunucu hizmetlerinde .8 uptime garantisi verilmektedir.

Leave a Reply