Health – Get Color



Market Yourself For Blood






Health font parti des ovnis non indentifiables parcourant la scène américaine, sans émaner (pour une fois) de New York. La musique est diablement perchée, et les mecs aussi. Avec un premier album un peu bruyant, aux reflets Boredoms et teintes Black Dice. Qui aura trouvé, a posteriori, un peu d’attention grâce au remix de Crystal Castles. Fonçant dans cette brèche, la formation ressort carrément son premier album entièrement remixé, par des bonhommes comme Nosaj Thing ou Curses ! (et pleins d’autres inconnus au bataillon). Ils tournent à mort en live, aiment casser leurs synthés et sauter dans les airs. Cool. Le tout pour acquérir une petite renommée, ce qui reste étonnant vu le contenu ultra-abrupt-abscon du premier album. (On va dire qu’elle se limitera à 95% au split fait avec Crystal Castles, ce qui est déjà pas si mal)


Mais le truc le plus de drôle à l’orée de la sortie du deuxieme album Get Color, c’est cet espèce de concours complètement cramé, à l’arome presque Charlie et sa chocolaterie : Des tickets seraient disséminées dans une cinquantaine de disque, donnant a des cadeaux plus tarés les uns que les autres : Du voyage à Los Angeles pour visiter un zoo avec le groupe, des poils du chat d’un des membres, des teeshirts, des autographes signés avec leur propre sang, une gélule de Tamiflu (non je deconne), des bouquins qu’ils aiment, un coup de téléphone privée, et tout plein d’autres choses excitantes. Vous avez toujours rêvé de gagner un dessin fait par la mère du membre d’un groupe prenant trop de drogues ? Vous pouvez tenter votre chance.















Autant le dire tout de suite, je n’ai pas eu de ticket gagnant dans mon exemplaire, je suis drôlement déçu. Le reste du packaging oscille entre le désormais habituel artwork organique, rouge vif à l’interieur (ça fait son petit effet en ouvrant le tout) et des remerciements en mode tartine.

Cela semblait presque obligatoire après avoir accédé à une audience plus importante et ouverte : Health devait adoucir un minimum sa recette. Ce n’est pourtant pas ce qui ressort de l’hystérique premier titre, In Heat, déluge de ruptures en tout genre, murs de larsens affolants, rythme épileptique, et toujours cette voix fantomatique, trainante, hululant au travers du chaos. Le morceau, très court, se cabre toutes les 10 secondes, et se termine sur une cavalcade de fou furieux.

Mais l’on pense, avec Die Slow, que l’on pige où le groupe a voulu aller. Health arrive à créer une bombinette, un quasi-tube pop? impossible à prévoir. Surtout en gardant ce coté électro-noise ultra massif, ces pétages de plombs et zébrures bruitistes et jouissives qui soulèveraient une foule. Un espèce de brouillard fou pour prise d’ecstazy, un slow lascif pour boum orgiaque au milieu des bonbons Haribo. Classe de neige dans la coke, surfe le nez dans la poudreuse. Tout est énorme dans ce morceau. Mais l’on retiendra surtout ce synthé qui se crispe, qui hurle, qui tressaute sur ce lit de guitares à réveiller les morts. Et cette voix plaintive, prière fragile au milieu de l’apocalypse, qui habite, cajole, et transporte jusqu’au refrain lumineux, mur du son qui s’envole. Et quand le chanteur se tait, notre saturation de l’année 2009 déboule de nouveau, et nous écrase la tête contre le bitume avec un rire sardonique. Morceau de disco enregistré dans une usine devenue folle, Electro-shoegaze plongé dans la fonte, My Bloody Valentine qui se prend 10 avions dans la gueule. Imparable.

On est tous heureux de voir une Nice Girls débarquer chez soi, mais celle-ci opte pour un apparat guerrier, proche de l’explosion. Ca gronde, tremble, vomit. Le manteau sonore fait flipper, les rythmes sont tribaux, les guitares sont multipliées par mille. La voix est noyée dans sa nacelle noise, proche, très proche de la rupture. Encore une fois, le tout est hypnotique, jamais violent, toujours renversant. Le grand écart est encore de mise, bien que le morceau soit moins évident que son prédécesseur. Shoegaze de fin du monde. Pas vraiment de progression, ni de construction, un simple flux et reflux primitif, grésillant, spectrale et habité.
Même histoire de va-et-vient avec Before Tigers, coupant ses phases ambiant lunaires avec de gros roulis crasseux et violents, façon gratte Metal passée dans une concasseuse, toujours sur des perçus tribales bien appuyées (et qui vireront limite psychotique vers la fin)









Bref, c’est massif, assourdissant mais jamais agressif. A l’instar de l’exceptionnel (je m’en remettrai jamais de ce disque) premier album de Pyramids, Health semble toujours à l’aise dans cette dualité violence sourde / pop planante. En même temps, le groupe sait aussi traumatiser les peuples, et nous sert des compositions parfois bien électro, come le monstrueux Death+, saturation hypnotique qui progresse pour muter en vrai mur du son, là où le chanteur garde ses gémissements sur une même ligne. Le final, transe délirante, entre tribu inca plongée dans les psychotropes et messe de minuit avec sacrifice, en claquera plus d’un.

Health n’hésitera pas non plus à balancer de la vraie Noise, un barouf de tout les diables sur Eat Flesh, noise industrielle que ne reniera presque pas un Masonna voulant faire une track techno-tribal-pop, ou Severin, et son intro complètement excessive, abusée, presque absurde. Ouai, sauf que ce titre va partir dans une course de folie, superbe, très Boredoms dans l’âme, avec ce tapis de rythmes tribaux jouissifs, ces bugs et zébrures cradingues coupant le morceau sans crier gare, et cette ligne de guitare imparable. On ne comprend rien à ce que raconte le chanteur, complètement rongé par le building musical qui nous tombe sur la gueule, mais on s’en fout, ça participe au coté défoncé du tout, genre Sigur Ros dans ta tondeuse à gazon. Les trente dernières secondes sont, encore une fois, à tomber, avec ce roulement qui devient aberrant, cette mélodie qui perce le cortex et la voix qui semble mourir. On peut encore émettre des doutes sur la capacité du groupe à construire des vrais morceaux (quoique, Die Slow vient de nous prouver le contraire) mais il est clair que les gars de Los Angeles savent méchamment les terminer. Clairement le meilleur morceau du disque avec le tube précité.

We Are Water osera carrément le pied Techno, sur fond de destruction angélique, entre teintes cristallines et cataclysmes industriels. Aux deux tiers, on croit que le morceau s’éteint, mais il se couche juste quelques secondes, pour nous livrer en fait le plus gros soulèvement du disque, superbe hurlement shoegaze noise, genre supernova qui te fonce en pleine tronche, et qui détruit tout. Typhon enregistré au micro dont le volume est augmenté par cinq. Le parallèle avec les compos de Pyramids en sera lors presque naturel, même si le son de Health reste bien plus accessible. Le moment qui t’arrache les cheveux, te cloue la colonne vertébrale, et te laisse pour mort. Le plus gros soulevement sonore du disque.

Get Color aura la bonne idée de se terminer sur un morceau beaucoup plus posé, In Violet électro progressive flottant au grès des échos, laissant la voix, pour la première fois, se démener au premier plan. Les saturations seront toujours de la partie, mais ne surgiront qu’en solitaire, donnant un coté assez mélancolique et beaucoup plus diffus au tout.










Malgré le déluge, et les sursauts incessants du disque, on pourrait presque rester sur notre faim. Car le tout est assez court, pointant sur 9 titres (mas plus long que leur premier opus, pas difficile en même temps). Sans pour autant remettre en cause que le groupe a eu les couilles de garder un son abrupt et déraillé alors qu’il était attendu au tournant, on aurait aimé entendre un peu plus d’exercices imparables à la Die Slow ou Severin. C’est un peu bête, le groupe nous montre qui est capable de construire de vraies tueries tout en restant irrationnel, et se dérobe pour nous redonner un gouffre explosé et fulminant, un peu plus shoegaze, et (presque) toujours aussi expérimental, fracturé et hardcore que leurs premiers essais.


Mais j’avais besoin de saturations dantesques. D’électronique qui hurle, implose, crisse mais ne blesse jamais. De murs de guitares semblant pouvoir imiter la tempête. Et pour le coup, ce Get Color de Health remplit parfaitement son office, réussissant à construire un joli pont entre musique noise complètement fracturé et une pop électronique planante.

Cela nettoierait presque le cerveau.












Health – Die Slow










9 Titres – Lovepump United
Dat’












  1. Beretta m9a3 Says:

    The data talked about within the article are some of the top offered

  2. vibrator Says:

    that is the end of this article. Right here youll come across some sites that we assume youll value, just click the hyperlinks over

  3. tiktok video down Says:

    we like to honor numerous other world-wide-web web-sites around the web, even if they arent linked to us, by linking to them. Underneath are some webpages really worth checking out

  4. glo carts Says:

    we prefer to honor quite a few other web web pages around the internet, even if they arent linked to us, by linking to them. Underneath are some webpages worth checking out

  5. el almendro Says:

    below youll uncover the link to some internet sites that we consider you’ll want to visit

  6. Watermelon haupia Says:

    that may be the finish of this report. Right here you will discover some sites that we feel youll enjoy, just click the links over

Leave a Reply