Parasites
On avait quitté les bretons sur un Ep qui avait démonté sévèrement l’été 2010, grace une recette toujours aussi maitrisée. Des beaux synthés, des beats qui claquent, des mélodies tire-larmes, un hiphop electronique cisaillé en diable. Je triche, il y a eu un autre Ep cette année, mais je l’ai écouté trop en retard. Quelle ne fut pas, par contre, ma joie de voir un troisième LP de Depth Affect débouler en magasin. Bon le groupe en lui même, difficile de le présenter à nouveau, on va juste dire que les mecs défoncent, qu’ils sont beaux, et qu’ils ont sorti avec Hero Crisis un des meilleurs albums electro-abstract de ces dernières années.
Alors on passe direct au packaging, et si je reste circonspect sur la typo un peu dégueulasse de l’intérieur du disque (déjà utilisée pour l’ep précédant), l’artwork démonte franchement.Pourquoi ? Aucune idée, mais cette bagnole perdue dans le désert, façon Breaking Bad sans budget, ça dépote visuellement. On en sait pas si le conducteur est mort, s’il tentait d’échapper à une course poursuite avant d’échouer contre un rocher (c’est bien possible), s’il se fait sucer sur la banquette arrière ou s’il a juste eu une envie violente de piquer un somme. Ca claque tellement que je m’achèterais bien le vynil pour le coller sur un des murs de ma piaule.
Le disque commence de la plus belle des façons. A Million Buzzing Locust, de grandes mesures, tu sais que tu vas l’adorer dès les premières notes. Mélodie mortelle, un beat qui tape dur, un morceau qui n’arrête pas de monter. Un peu émo, un peu épique, absolument imparable à partir du deuxième tiers. La structure reste la même et pourtant, c’est riche à en crever, tout en circonvolutions, claviers qui volent, tabassage intégral. Pas de Hiphop dans ce Lp certes, mais des tubes, il y en a toujours, et c’est tant mieux. Sur Draft Battle, on part moins dans toutes les diagonales. On s’accroche à un son, à sa philosophie, celle d’être acceptée comme je suis malgré tout ce qu’on me dit, en restant toujours le synthé levé. Unsult ou Club and Maces, c’est du pur Depth Affect qui te fait bouncer en te plantant des étoiles dans les yeux.
Mais le groupe sait surtout t’emporter avec des mélodies incroyables. Et ce Lp, il en est rempli. On avait déjà croisé Dammerung sur l’Ep Chorea, superbe morceau qui t’arrache le cœur, triste, beau, mélancolique, joyeux, tout en ravageant la nuque. Ce morceau, c’est de la pop-electro-folk-ce-que-tu-veux, absolument parfaite. Il ya son petit frère, Matter of Tempo, au moins aussi beau. Les voix vocodées sont putains de belles, le rythme est nickel, c’est super émo, il ne faut pas écouter ça en repensant à tes derniers amours, ou tu vois ton moral se nécroser dans l’instant. Ce truc, tu as envie de le chanter, tu le gardes en tête toute la nuit. Tu veux le chialer au dessus d’un verre de bière dans ton bar favoris en pensant aux occasions ratées. Tu veux le siffler en faisant du vélo parce qu’il fait beau, et que même si tu es tristounet, ça va quand pas trop mal. Que le groupe délaisse les charges hiphop pour des comptines pop de cet acabit, je signe tout de suite en trempant le stylo dans mon putain de sang.
Sugar Honey Iced Tea ressort les samples un peu puputes, mais garde ce coté tire-larmes pour te faire claquer des doigts tout en ayant les yeux qui piquent. Juste après, c’est Oil Rig Heli Pad, et c’est de l’ambiant, mais pas chiant, car tout en progression, façon église coulée sous du béton, ça pleure sa mère mais ça explose à la fin. Beau. Ten Devils, c’est le beat imparable du disque, hiphop moite qui télescope un accordéon sorti de nul part, avant qu’une bassline folle engloutisse le tout. Mortel. Trop court. Mais vraiment mortel. Rivage Barbare nous fera replonger dans la boite de mouchoir avec un morceau super beau, ultra électronique, barré et déstructuré, mais qui te lèche les tympans avec une litanie cristalline qui fout la chair de poule. C’est bourré de détails, chiadé à l’extrême, ça part dans tous les sens. Le dernier tiers ne te fait pas tressauter le cœur ? C’est que tu n’en as pas.
Grosse baffe dans la gueule avec le morceau titre Draft Battle. Vous aimez les loopings ? Depth Affect vous serre la gorge jusqu’à étouffement avec un mille-feuilles de synthés affolant, malaxant beat abstrait, saturations agitées et voix fantomatiques. Un simple maelstrom de claviers qui se délient à n’en plus finir, fresque sans but apparent qui t’explose pourtant à la gueule. Peut être le titre qui représente le mieux ce nouveau disque, tout en ressemblant à aucun autre morceau de Draft Battle.
Je garde le meilleur pour la (presque) fin : I Guess. Ce morceau est un petit miracle. Le meilleur du Lp. Ce truc, c’est pile ce que j’avais envie d’entendre depuis des lustres. Ce rythme, ces handclaps géniaux, cette petite mélodie facétieuse, puis ce gros synthé qui vient te ramoner la colonne vertébrale. Tu es obligé de bouger la nuque, de taper dans tes mains, de faire vibrer tes phalanges sur ton bureau. Et cette mélodie, cette putain de mélodie sublime qui n’arrête pas de prendre de l’importance, de s’enrouler dans ton cerveau, de te rendre fou. Ce morceau, la première fois que je l’ai entendu, je suis resté bloqué comme une merde. A vouloir le balancer dans une bagnole à fond, pour faire le con. A vouloir mourir dessus tellement c’est beau, parfaitement maitrisé. Tu te noies dans la mélancolie, mais en même temps tu souris jusqu’au oreilles comme si tu allais boire un coup avec tes potes. Cette dualité tristesse/euphorie, Depth Affect la maîtrisait déjà bien. Mais sur I Guess, c’est le niveau ultime qui est atteint.
Draft Battle, meilleur album de Depth Affect ? Pas sur. Le mieux construit ? Pour sur. Car qu’il n’a plus d’incursion hiphop saignantes (dommageable) mais aussi parce qu’il imprime, de ce fait, une vraie ligne directrice tout au long du Lp (appréciable), les bretons promettent de s’installer durablement lors de nos longues nuits blanches, planté devant un ordi ou en se baladant sous les néons crépitant de ta mégalopole. Il n’y a pas une seule faute de gout sur ce Lp, pas un seul ratage.
En prenant la tangente, et en cultivant un son un peu plus electronica, Depth Affect s’éloigne de ses références, et valide une identité propre, autrement que par ses boucles de synthés d’antans. Je parlais beaucoup de Tepr et d’Abstract Keal Agram pour Hero Crisis. Ces références sont caduques avec cette nouvelle livraison, Depth Affect s’étant clairement dé-Tepr-éisé sur ce Draft Battle. Et si l’album contient moins de highlights évidents, il déborde de morceaux admirables, entre le diamant absolu I Guess, les mélancoliques Matter of Tempo & Dammerung, le psyché Draft Battle ou les imparables Million Buzzing Locustes et Ten Devils.
La bagnole de la pochette me fascine, la musique de Depth Affect encore plus. Attention mon Beigbeder, il ne faut pas que tu te goures : sur ce capot rouge, ce n’est pas de la coke que l’on sniffe mais des mélodies à t’en faire chialer les esgourdes.
Depth Affect – Draft Battle
Depth Affect – Matter Of Tempo
12 Titres – Autres Directions
Dat’
This entry was posted on Sunday, October 16th, 2011 at 7:47 pm and is filed under Chroniques. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, or trackback from your own site.
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