King Creosote & Jon Hopkins – Diamond Mine


And not much sleep



A dire vrai, j’avais presque envie de coller, en introduction, mon article précédant, parce que je ne sais pas trop quoi dire d’autre en ce moment. Pour faire un point niveau musique, les disques n’arrivent plus en magasin à Tokyo (normal) et de toute façon ces derniers sont fermés avant même que l’on sorte du taff. Depuis quelques jours, vu que le rythme de vie reprend son déroulement normal, j’ai un peu plus de temps pour réécouter de la musique. Pour m’y réinvestir aussi. Hâte de me refoutre dans les photos aussi, même si les premières grosses soirées risquent d’être étranges. Ecrasés par les basses dans un club, on ne sentira pas, au moins, les répliques incessantes. Bol d’air.

Evidemment, je voulais parler du nouveau Burial, mais Hyperdub semble toussoter pour la sortie de ce dernier, qui devait être dispo aujourd’hui en digital. Il ne le sera que dans la semaine selon le label. Le format Ep, ça me va pour le moment, toujours pas vraiment le temps de me fondre dans un disque entier. Même si le nouveau Grems et le Alexi Perala aka Astrobotnia me font de l’œil. Et voilà que je tombe sur une news parlant d’un disque d’Hopkins, qui avait marqué tous les cœurs férus d’electronica avec son précédant disque, en duo ici avec un certain King Creosote. Je sens que cela va me faire chier, mais je clique quand même, j’écoute, je chiale.






Bon, on va évacuer deux trois trucs d’emblée. King Creosote, connaît pas, jamais entendu parlé. Le disque, il est surement sorti en LP, mais vu qu’il est impossible de trouver de la flotte au Japon, je pense que pour les nouveaux disques, il va falloir attendre belle lurette. Donc itunes, emballé c’est pesé, pas d’avis sur le packaging. Mais comptez sur moi pour craquer dès son arrivée en magasin. En plus le disque est méga court, 7 titres, pour 32 minutes au compteur, on ne va pas s’étouffer en le bouffant.

Bref, vu le duo, je m’attendais à de la pop-electronica sans prise de risque. C’est un peu ça, mais c’est encore mieux. First Watch nous emmène dans un troquet de campagne, joli field recording, notes de pianos à tomber. Tu sens que tu ne vas pas te marrer, mais en même temps tout est aérien, léger, jamais pesant. Et Tim Creosote déboule sur Jon Taylor’s Month Away. Voix pure, mais un peu raillée. Le minet qui aurait trop bu de bière et fumé trop de clope. Qui fait le beau sur la place du village avec sa gratte, mais qui en a gros sur la patate. La guitare, elle crachouille, engourdie, graduellement avalée par un orgue électronique du plus bel effet, avant de revenir accompagnée de nappes cristallines. Le travail sur les sonorités est assez incroyable, d’une préciosité absolue. Mais surtout, le truc donne envie de crever tellement les mélodies sont belles. Quand le titre s’envole en son milieu, c’est la colonne vertébrale qui se retrouve complètement séchée par l’émotion. Attention, pas l’envolée de zozo à grand renfort de violons cramés. Tout est dans la retenue, avec chœurs d’anges discrets, claviers plus appuyés.  La conclusion s’enfonce dans un bruit blanc, avec des chœurs qui reviennent en fond sonore, c’est putain de sublime, ça m’a littéralement raillé la gueule. Et dieu sait que ces temps ci, on est tous sur la brèche, alors un truc pareil, ça te cible directement le cœur, et ça s’agrippe jusqu’à ce que tu craques.

Plus loin (enfin pas à des kilomètres non plus, vu le nombre de morceaux), il y a Running On The Fumes, folk-song funèbre, désabusée, pure, paradoxalement pleine d’espoir. Avec cette voix, cette guitare, et tout ces petits bruits non identifiés. Ces frémissements électroniques, ces nappes qui te baisent le moral, cette richesse folle, ces hululements célestes hallucinants. Et King Creosote qui pousse de plus en plus, prostré sur sa compagne à corde.  Ecouter ce morceau, regarder par la fenêtre, le pays se meurt, mais tu as encore la force de trouver ça beau. J’ai failli en chialer devant mon ordi, comme un vieux sac aviné qui pense à son premier amour. Là, je suis en train d’écrire ces lignes en réécoutant le morceau, comme d’hab, c’est du simultané, et je vous jure que je me bouffe les lèvres pour ne pas hurler en silence, pour évacuer le tout, pour dégager la merde, comme souvent quand on se prend un coup de fusil à pompe dans le bide, une vague d’émotions à la con, ingérable.

Le plus drôle, c’est que le disque enchaine sur Bubble, autre moissonneuse batteuse de colonnes vertébrales. L’électronique y est un peu plus affirmée, avec des rythmes glitchés, electronica rêveuse plaqué dans les nuages par un orgue electro mélancolique, et un chant à la mélodie presque pop. Clochettes candides, zébrures, noisy, on a notre electronica-pop. Et vlan, voilà que le morceau s’envole de nouveau, avec une voix féminine qui se greffe au tout, et qui rend le morceau absolument sublime, note de synthés, gratte fragile, église étouffée par les lierres et la mousse des bois, et ça monte, ça monte, ça t’arrache le cœur, ça te tire des larmes grosses comme des camions, ça te flingue le mental mais en même temps ça te donne envie de courir comme un con, d’aller voir tes potes pour boire une bière, et de rire aux éclats pour toute une nuit.




Voilà, sinon Your Own Spell va te casser aussi, Bats In The Attic, un peu plus straightforward-pop, est tout aussi réussie, avec cette montée d’accordéons ( ?) à l’horizon. Et Your Young Voice finira le disque parfaitement. Je suis un peu sur la brèche ces temps ci, c’est peut être aussi pour cela que ce mini-album marche aussi bien maintenant alors qu’il aurait pu m’en toucher une sans faire bouger l’autre en temps normal. Je ne sais pas, aucune idée, repères brouillés.

Mais je trouve ce disque superbe, affolant, hallucinant de maitrise et de retenue, d’une beauté dingue, d’une mélancolie parfaitement dosée. Une grosse baffe, qui enfonce le moral à coup de talon, mais qui refile un peu de soleil dans le même mouvement, désenchantement apaisé et réconfortant. J’écris ça un peu à l’arrache, d’une traite, désolé pour le texte un peu décousu, mais quitte à se prendre une claque, autant en parler tant que la bouche saigne.








King Creosote & Jon Hopkins – Diamond Mine Teaser






7 Titres – Domino

Dat’




  1. cách cài face id cho vietcombank mới nhất Says:

    cch ci face id cho vietcombank m?i nh?t

Leave a Reply