The City
Planet Mu, c’est une affaire de cycle. Après l’IDM et l’electronica, le label s’est porté vers le Breakcore pour l’étirer dans tous les sens, avant de s’inventer une lubie pour le dubstep, est de devenir l’un des principaux fournisseurs du genre en Europe. Après avoir usé ce dernier jusqu’à la corde, et avoir tenté tous les chemins de traverse que permet le genre, la petite entreprise de Paradinas a fait quelques galipettes avant de se tourner vers le Juke, musique hiphop-electro ultra saccadée qui place le concept du “sample qui bégaie” haut dans le ciel. Alors certes, le virage est moins visible qu’à l’époque du dubstep-Mu, où 99% des disques de la maison étaient attenant au genre. Mais mine de rien, le label sort quelques albums et compiles pure-juke, ce qui est franchement gonflé vu le genre ne risque pas d’avoir une résonnance énorme avec l’autisme de certaines productions et la gueule de certains disques proposés. (Enfile toi le Dj Nate en entier bien fort, d’une traite, qu’on rigole. Mais tu risque de t’enfoncer des tessons de bouteilles dans la gorge). Apres avoir sorti du pur jus, du Fruity Loops qui bug et des instrues qui vont rendre ton Golden Retriever épileptique, le label commence à adoucir le truc et à prendre de nouveau la tangente. S’inspirer du mouvement, mais le fondre dans des prods beaucoup plus polissonnes, histoire de plaire à une audience moins hardcore. Le premier disque a avoir imprimé ce virage, et d’une très belle façon, c’est le MachineDrum sorti il y a quelques mois, emplie de petites perles simili-Uk-juke. (She Died There, tellement bon)
Là, c’est Kuedo qui s’y colle, et si on ne connait pas trop ce type, à part deux maxi sautillants sortis aussi sur Mu, on connait bien Ved’x ! Cela tombe bien, le loustic Kuedo, c’est justement la moitié de Ved’x (l’autre tête pensante du duo sortant aussi un disque qui remporte tous les suffrages en ce moment) Et si, au vu de son passif et de ses maxis précédant, nous pouvions penser que le bonhomme allait sortir un Lp wonky-uk-dubstep tressautant dans tes enceintes comme un poisson sans le souffle sur le sol de ta cuisine, on se retrouve finalement avec un disque ovni. Au programme : villes cradingues, ruelles bardées de néons et voitures volantes.
En enfilant le disque dans le lecteur, on prendrait presque peur, tant les premiers morceaux sonnent clichés à la première écoute, façon “Blade-runner-mon-amour-nappes-de-synthés-neurasthénico-romantiques”. Bref, bien trop Grec et barbu, avec ces longues notes de claviers qui chantent la solitude d’un flic perdu dans sa ville cyberpunk. Puis Whisper Fate déboule en troisième position, et ouvre un peu la recette. Quelle est cette boite à rythme, dénuée de rythme lourd, mais alignant un métronome peu commun pour une musique de ce genre ? Cette instrue qui se démarque un peu du copier coller Philip K-Dick pour un apparat plus electronica, très Plaid ou Yimino dans son traitement mélodique, démonte avec ses multiples détails qui surgissent discrètement. Petite vignette qui se déroule avec modestie, mais prend directement les âmes sensibles en otage.
Je parlais de Juke en intro, mais ce disque n’en est pas. Kuedo garde malgré tout quelques fractions du genre. Exit les samples répétés 300 fois dans une minute (ouf), Kuedo ne s’éprend que cette boite à rythme lancée à pleine vitesse, snares qui claquent comme un mécanisme de montre en fast-forward. Et c’est ce contraste entre les synthés ultra contemplatifs et ces beats barges et vrillés qui fascine, comme si Zomby avait délaissé ses litanies 8bits pour une virée dans le Tokyo d’Akira. Des morceaux comme Onset escapism, Ascencion Phases, Seeing The Ages ou le superbe Vectoral (ce final putain) feront parfaitement l’affaire pour piger le concept.
Et si le disque est ultra homogène dans son ensemble, difficile à décortiquer, il comporte malgré tout quelques moments de grâce à faire craquer plus d’un palpitant. Scissors, plus direct, balance la sauce avec un rythme que n’auraient pas refusé tous ses buveurs de purple syrup. Mais cette mélodie cristalline se pose avec grâce sur cette chappe épileptique, et te fend la gueule. Ca pourrait presque faire office de tube. Sacrement drogué, mais tube quand même. Le bien massif Truth Flood fait carrément dans le swag nucléaire avec un tempo plus maitrisé, même si l’hystérie règne toujours salement dans les snares. Il ne manque plus qu’un flow bien rocailleux pour valider le tout dans un club. A moins que le final quasi-religieux fasse le même boulot.
L’autre morceau imparable de la galette, c’est Salt Lake Cuts, à la mélodie electronica mortelle et une boite à rythme qui prend enfin le temps de respirer. C’est bourré de détails, cela sort un peu de la dichotomie stricte synthés / beats, et le dernier tiers est épique en diable. Blade Runner jusqu’à la mort une nouvelle fois (la base mélodique est la même que le End Theme de Vangelis) avec Flight Path, presque flippant, tant les synthés, au casque, filent le vertige. As We Lie Promising, 54 secondes au compteur, a peut être la plus belle mélodie du disque. Certes, moins d’une minute, tu peux déprimer, tout seul, dans ton impasse pourrie, pluie faisant grincer les néons. Mais il y aura moyen de se consoler sur le joli Memory Rain, seul morceau utilisant frontalement les voix, pour une fin d’album un peu plus lumineuse. Comme si nous avions erré tout le long de l’album dans cette Dark City froide comme la mort avec un mégot au bec, avant d’arriver enfin chez soi, appartement baroque bourré d’innovations futuristes et meubles un peu kitsch, ramenés d’une épique bien lointaine.
Depuis plus d’un an, je regarde la majorité des sorties Planet-Mu avec le sourcil levé et une moue dubitative. Et bien, PAN écrit en rouge sur le pistolet drapeau, Kuedo vient de balancer l’une des meilleures sorties du label depuis un bail, en catimini, à coup de drum machines cramées et synthés clichés. Jamais dépressif, souvent romantico-utopique castagné par la mélancolie, Severant est un album ultra-linéaire, à interdire dans une playlist shuffle, et pas franchement écoutable dans le métro avant d’aller au boulot, ou pour avoir la patate avant un strip-croquet. Mais c’est une plongée incroyable dans les barres à putes de Zalem, la décharge de Midgar, les rues grises de Lux, les artères strillés par les spinners de Blade… Ce Severant malaxe nos références cyberpunk personnelles. Il ne reste plus qu’à coller ces dernières à la bande son de Kuedo, quasi-parfaite.
Idéal pour une écoute de nuit, à 3 heures du mat (on va croire que je fais une fixette là-dessus). Surtout si votre fenêtre donne sur une ville multicolore, pétée de néons et de lumières en tout genre. Certes, pas de voitures volantes, pas de cyborgs faisant le tapin, ni d’échoppes sur coussin d’air ou de filles fumant des clopes cachées sur leurs cheveux rouges. Mais en écoutant bien fort Severant, pas de soucis, l’imagination fera le reste.
Kuedo – Vectoral
Kuedo – Whisper Fate
15 Titres – Planet Mu
Dat’
This entry was posted on Thursday, November 3rd, 2011 at 2:56 am and is filed under Chroniques. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, or trackback from your own site.
Powered by WordPress v 6.1.7. Page in 0.744 seconds.
that will be the end of this report. Right here you will find some websites that we assume youll value, just click the hyperlinks over
that may be the finish of this article. Here youll locate some websites that we feel youll enjoy, just click the hyperlinks over
below youll come across the link to some internet sites that we assume you ought to visit
that will be the finish of this article. Here you will discover some web-sites that we believe youll value, just click the hyperlinks over
that could be the end of this write-up. Here youll locate some sites that we assume you will value, just click the links over
usually posts some very exciting stuff like this. If youre new to this site
below youll discover the link to some web sites that we consider you need to visit
we prefer to honor numerous other net websites around the net, even when they arent linked to us, by linking to them. Underneath are some webpages worth checking out
that will be the finish of this post. Right here you will come across some web sites that we consider youll enjoy, just click the links over
below youll come across the link to some sites that we believe you must visit
we prefer to honor many other world wide web internet sites around the internet, even if they arent linked to us, by linking to them. Under are some webpages really worth checking out
below youll uncover the link to some websites that we feel you ought to visit
we like to honor numerous other web internet sites on the web, even though they arent linked to us, by linking to them. Below are some webpages really worth checking out
that may be the finish of this article. Right here you will locate some websites that we consider youll value, just click the hyperlinks over
always a large fan of linking to bloggers that I love but dont get a lot of link love from
we prefer to honor quite a few other world-wide-web internet sites around the web, even when they arent linked to us, by linking to them. Underneath are some webpages really worth checking out
below youll locate the link to some web pages that we assume you’ll want to visit
we like to honor numerous other world wide web web sites on the internet, even though they arent linked to us, by linking to them. Below are some webpages worth checking out