TOP 2011 – Rétrospective


Rétro 2011 :



Evidemment, vivant au Japon, cette année 2011 a été un peu différente. J’ai loupé pas mal de disques pendant pas mal de semaines, avec parfois, l’impossibilité, ou le manque de temps, de chroniquer tout ce que je voulais. Même si c’est, au final, un moindre mal.

Cette année, plus que toutes les autres, ce top ne prèche pas le bon goût absolu, mais reflète simplement ce que j’ai pu aimer dans la musique en 2011, ce qui a pu passer par mes oreilles durant cette année secouée. Comme d’hab, j’espère que ce top pourra aider certains à dépenser son 13 mois avec amour (ou l’argent de mémé). Surtout, comme chaque année, n’hésitez pas à poster vos coups de coeur en commentaire de cet article, Car évidemment, il doit y avoir de grands absents, oubliés, ou pas écoutés. L’année dernière, grâce aux commentaires, j’ai découvert pleins de trucs énormes que j’avais loupé !

Cette rétrospective se présente avec un Top 12 album, sans distinction de genre, un top de 6 EP, les Top track 2011 qui ne sont ni dans les Ep ni dans les albums précités, un top les gens sont trop méchants, un top nuits 2011 et deux trois trucs supplémentaires… :

Les titres des disques en orange renvoient aux chroniques respectives (le cas échéant)







> Top Album 2011




Seekae – +Dome

Je crois que je rêvais d’un disque pareil depuis  le premier Ep de Mount Kimbie.  Espérances mises à mal lors de la sortie de Crooks & Lover LP, qui était bien bancal et incomplet, malgré quelques excellentes tracks. Les sorties se sont succédées, mais aucune n’avait réussi à capter toute cette mélancolie, cette beauté, ce sens du rythme des premiers Ep des Anglais. Jusqu’à la sortie de ce LP de Seekae. Qui condense tout ce qui peut se faire de mieux dans le Uk garage, en mettant en avant mélodies et émotions. En t’offrant des morceaux à t’arracher le cœur (3, Mingus, Face Facts…), des digressions presques tubesques (Yodal, +Dome…) et quelques missives plus expérimentales (Go, Gnor, Rock Performance…). Certes, c’est très proche de ce que peut faire Mount Kimbie. Mais Seekae, groupe australien de son état, le fait avec perfection, et offre le premier album de (new) Uk Garage complet, beau, varié, et parfaitement exécuté. Mon coup de cœur de l’année.


– Cheveu – 1000

Le premier Lp de ces Français avait retenu l’attention, avec son nom cramé et sa pochette reconnaissable entre mille. Punk-noisy bien bourrin certes, mais Cheveu a bien ouvert sa recette pour nous balancer un album absolument imparable, fourmillant de détails, partant dans tous les sens, complètement cramé dans toutes ses strates. On sort les violons, on donne des allures de tubes à ses missives droguées, on injecte des couplets Hiphop par-ci et des ritournelles pop par-là, pour un 1000 qui s’avère presque mythique dans sa forme finale. Je n’avais pas autant accroché à un disque de rock déglingué depuis des années. D’autant plus que la galette regorge de tubes imparables, à l’image d’un Charlie Sheen ahurissant, litanie pop d’une violence folle, ou d’un No Birds bien trop arrosé d’alcool. Un bordel monstrueux.


Kuedo – Severant

Je ne pensais pas que ce Severant resterait dans mes esgourdes sur le long terme. Aux premières écoutes distraites, le disque me semblait un peu trop Kitsch dans sa démarche pour réellement me plaire. Mais il faut dire que Kuedo tire sur une de mes cordes sensibles, le Cyberpunk avec au programme de son Lp des villes cradingues dans le futur, avec ruelles bardées de néons et voitures volantes. Alors le disque s’immisce petit à petit dans les synapses, te parasite, pour s’installer dans tes oreilles à quasiment chaque nuit blanche. Ultra homogène, collection de tracks sans début ni fin, oscillant entre beats ultra rapides et synthés tout droit sortis de Blade Runner (Kuedo fait même des refonte de morceaux du film dans ce Severant), ce Lp accroche par ce curieux paradoxe, entre mélodies contemplatives et boîtes à rythmes hystériques. Un disque qui n’invente rien, presque trop timide, mais qui répond inlassablement à la question “bon, je vais écouter quoi cette nuit ?” doit forcément se glisser en haut de mon top.





Raoul Sinier – Guilty Cloaks

Difficile de dire si Raoul Sinier a fini sa mutation opérée avec son Tremens Industry il ya deux ans, mais il a clairement atteind un sacré palier. On sentait l’envie de chanter poindre sur ces dernières galettes mais elle trouve ici toute la place pour s’ébattre, le tout magnifié par des instrues de folies. Raoul Sinier ne se déparait pas de ses rythmiques sauvages, de ses synthés de fin du monde, de ses envolées violant le cortex. Mais elles soutiennent cette fois un chant présent sur la quasi totalité du disque, pour porter la musique de Sinier dans ce qui me semble être son disque le plus réussi depuis Wxfdswxc2. Son disque le plus construit, le plus beau, celui qui se tient le mieux de bout en bout. Ca fout la chair de poule, ça te vrille la colonne, ça te calle des papillons dans le ventre. Ca te donne envie de chanter les putains de tubes peuplant ce Guilty Cloaks (Summer Days et surtout She’s a lord, absolument imparable) et de chialer sur les pistes les plus maladives (Too Late, d’une beauté folle). Un diamant tout sale, difforme et noir de terre. Mais diamant quand même.


Matt Elliott – The Broken Man

Le précédant disque de Matt Elliott m’avait administré une claque absolue en 2008, et est resté dans mes disques préférés sur toutes les années suivantes. Autant dire qu’il allait être difficile (impossible ?) de lui succéder. En lançant The Broken Man, on est d’abord complètement décontenancé par le fait de ne plus trouver ce balkan-folk noisy et ultra bruitiste qui peuplait Howling Songs.  Puis on prend le temps de se laisser étouffer par Matt Elliott, et son nouveau visage : un folk décharné puant la mort et l’isolement. On avait un mec qui hurlait sa colère à la proue d’un bateau, en pleine tempête. On se retrouve sur The Broken Man avec un chanteur dépressif enfermé dans une cave sans fenêtre, prostré sur sa guitare, avec pour seul compagnon une bouteille de vodka à moitié vide. Disque difficile à ingérer car sombre comme la mort, mais qui se révèle admirable si l’on accepte de se noyer dans la pourriture, la solitude et le renoncement.


– Andrew Bayer – It’s Artificial

Chronique de ce disque qui fut écrite mais perdue dans les méandres de mon ordi, ce qui arrive malheureusement régulièrement. Andrew Bayer, c’est un autre coup de cœur de 2011, que je n’attendais pas forcément, car sorti sur la structure très respectée mais néanmoins spécialisée dans la Trance : Ajunabeats. Ce Lp d’Andrew Bayer en prend le contrepied, et nous sort un disque mélangeant Abstract Hiphop et Trance (oui dit comme cela, oui c’est étrange) d’une beauté dingue. Entre le plus beau morceau astract de l’année, qui envoie voler Clams Casino dans les cordes (Dedicated To Bostonà écouter ici) et un morceau à chialer sa mère, où l’on croit entendre Aphex Twin vouloir faire de la Trance (Couting The Points, à écouter là), le Lp te fout des mandales à répétition. On peut aussi parler du Glitch-hop faisant passer edIT pour un zozo (Nexus 6) de l’étherée religieux Faded Memory ou de la belle Trance progressive de Monolith. On excusera juste l’ambiant niais en mode noël de We Will Return, pour écouter en boucle ce Lp It’s Artificial qui débarque de nul part, mais qui n’a pas manqué de m’écraser le cœur avec certains de ses morceaux frôlant le miracle.





Robag Wruhme – Thora Vukk

Oreille distraite n’accroche pas. Oreille qui se balade la nuit, l’humeur tristoune, à zigzaguer entre la lumière des réverbères, tombe amoureuse de Thora Vukk. Techno mélancolique en diable, house feutrée. On avance à pas de loup dans ce disque, en chuchotant, en caressant les sens, en frôlant la nuque. Cette fois, pas de fatras, pas de violence chez Robag Wruhme. Une musique ouatée, avec des cordes à te faire chialer, des beats taillés à la serpe, des mélodies toutes fragiles, peuplées de voix fantômes et autres borborygmes candides. Tulpa Olvi ou Pnom Gobal font mouche à chaque fois. Ciblé pour une écoute maison, au chaud sous une couette, loin des dancefloors agités. C’est beau, bourré de détails, superbement construit.


– The Weeknd – House of Balloons

On a tellement entendu parlé du groupe cette année, qu’il serait possible de mettre un -cf pitchfork- en guise de mini-chronique. Et si Abel “weeknd” Tesfaye a défrayé la chronique en sortant trois albums gratos cette année, c’est bien la première missive, House of Balloons, qui est resté agrippée dans mes oreilles. Parce qu’en plus d’être hype, le disque te sors des pépites r’n’b cyborg de folies, des morceaux de 6 ou 7 minutes qui n’en finissent plus de partir dans tous les sens, avec des instrues absolument sublimes (What You Need, The Party&The After Party, Loft Music… toutes en fait) et une voix qui fait jeu égal avec des chanteurs vendant des millions de galettes à travers le monde. Le mec ne parle que de drogues douces et de sexe dur, ses chansons étant peuplées de filles aux “Louis V bag / Tatoos on your arms / High heel shoes make your six feet tall” et autres psychotropes à la codéine. Gratuit certes, mais pourtant l’un des disques les plus riches de l’année, un r’n’b electronica en mode mille-feuille, qui se découvre presque à chaque écoute, tout en étant plein de tubes. Fascinant.


Emptyset – Demiurge

Disque dangereux que ce Demiurge. Ôde à l’insomnie médicamenteuse, aux hallucinations jumelées à des nuits blanches, aux trous noirs psychotropes. Techno industrielle tapageuse, Autechre qui se mettrait au drone, le Machine Gun de Portishead remixée par un artiste post-apo niché dans la décharge de Zalem. Ca gronde de partout, c’est arythmique mais ça tape dur, ça te fait saigner les gencives et t’écrase les tympans. C’est le massage d’oreille 2011, c’est le puits sans fond de l’année, c’est le disque que l’on balancera à fond lorsque la prédiction Maya se réalisera sous peu. Avant de s’arracher les ongles avec les dents. Avant d’étrangler un type au hasard dans la rue. Avant de devenir fou. Avant de devenir fou. Avant de devenir fou. Avant de devenir fou. Avant de devenir fou.





– Psykick Lyrikah – Derrière Moi

Si le premier Psykick Lyrikah avait littéralement assassiné mes oreilles, pour former ce qui est l’un des Lp cultes du rap français, j’avais été un peu moins fou sur la suite des hostilités, malgré un Vu d’Ici très beau, mais pas aussi maîtrisé de bout en bout. Sur Derrière Moi, Arm revient aux fondamentaux et ressort les instrues sombres et electro qui peuplaient ses premières incartades. Comme d’hab avec le psykick, on ne rigole pas, c’est béton, mégalopole et nuit noire. Et pourtant, ce disque Hiphop m’a flingué, comme aucun autre dans le genre cette année. Entre instrues mortelles (dont une produite par Tepr au plus haut de sa forme, merci pour le fan-service) et textes difficiles à percer, le tout te fend rapidement le cœur, avec en point d’orgue le morceau De Grandes Mesures, tout simplement gigantesque.  Mais bizarrement, ce qui ressort du disque, ce qui me touche réellement, ce sont certains bouts de textes, ces phrases, ces refrains, ces missives répétées ad-nauseam qui se posent sur tous les morceaux, implacables : “Je regarde le monde bruler. Je regarde le monde disparaître”.


Radiohead – TKOL RMX 1234567

Parce que cette compilation est surement la compilation de remixes la plus intelligente qui m’a été donné d’entendre depuis un bail, dans sa direction prise, dans la sélection de ses remixeurs, dans la qualité des refontes proposées. Parce que avant d’être une recréation du bon The King Of Limb, ce TKOL RMX est un hommage, superbe, à la scène Uk-garage-nu-abstract. Et regorge de pépites absolues, et de remixes supplantant parfois le matériel original, ce qui n’est franchement pas commun, surtout quand on s’attaque à un groupe comme Radiohead. Autant dire que si l’exercice semblait casse gueule sur le papier, et jusqu’à la lecture du tracklisting (choix des titres étranges, peu de têtes réellement connues pour aguicher l’attention), le disque se révèle hallucinant par sa qualité, avec des remixes énormes par Brokenchord, Jacques Greene, Blawan, Lone ou Four Tet. Certes, il faut être un minimum fan de la scène Uk-garage-nu-abstract pour réellement apprécier le tout, mais dans ce cas précis, c’est du pain bénit.


Depth Affect – Draft Battle

Mes frenchy préférés sont de retour. Et quel come-back. Après un deuxième Lp qui avait explosé 2008 avec ses gros synthés et son abstract hiphop, les bretons de Depth Affect avaient depuis calmé le jeu, en ne sortant que deux Ep en catimini. Avec Draft Battle, on repart sur les terres d’un hiphop electronica ultra émo, mais pour la première fois avec une identité propre, débarrassée de toute comparaison et influence trop marquées. Au revoir les feat hiphop (dommage), bonjour les longues fresques à couper le palpitant en rondelles (bonheur), avec au menu des morceaux tire-larmes comme I Guess en première ligne, ou les superbe Dammerung, Ten Devils et Matter Of Tempo. La mélodie toujours placée en première ligne, et la mélancolie en seconde. Du très bon boulot.





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> Best EP / 2011



Rone – So so so

Braille – the Year 3000

– 2080 – The Back Up

On va faire simple, et je l’ai déjà dis dans ma chronique : Rone balance tout ce que je peux aimer dans la musique electro, l’electronica, la techno, l’appellation que vous voulez. C’est mélodique en diable, cristallin, fragile, dansant, mais surtout beau à en pleurer.  Impossible de s’en lasser, mais je saute par la fenêtre si Rone ne sort pas un album en début d’année prochaine.

Braille a retenu l’attention cette année avec l’album de Sepalcure, fait avec son pote Machinedrum. Mais c’est en solo que le mec m’a clairement flingué, avec son énorme Ep The Year 3000, petit diamant de House-Chicago matiné de Uk garage, et qui semble drôlement narguer Jacques Greene sur son propre terrain. Deux morceaux imparables, super beaux, qui n’arrêtent pas de s’envoler, avec tout ce qu’il faut de voix puputes et de synthés absolus.

La scène chiptune, je dois en connaître un rayon, et pourtant, je n’aime pas trop ça. Comme un chercheur d’or, je passe des heures à dénicher la petite pépite belle et mélodique au milieu d’un océan de morceaux irritants et grinçant. 2080, lui, a tout compris. Il te sort avec The Back Up des morceaux à consonance chiptune, oui, mais ultra riches, longs, progressifs et beaux comme la mort. My Megadrive est un putain de tube, Super Easy bourrée de détails, et The Back Up est surement l’une des meilleures tracks de l’année, longue progression 8bit croisée avec une pop émo imparable. A te foutre le cœur en vrac. S’il garde la même recette pour un long format, on tient un futur excellent disque.


– Burial – Street Halo EP

– Mount Kimbie – Daytrotter Session Live

– Brokenchord – Girl of 13 Summers

Deuxième chronique écrite mais perdue cette année, cet Ep de Burial est une grande réussite. Sa plaque avec Thom Yorke et Four Tet était déjà franchement bien branlée, mais il suffit de lancer Street Halo pour se convaincre de la suprématie de Burial sur le Game du Uk Garage (je viens de l’inventer). Ok, la musique de Burial ne bouge presque pas d’un iota depuis des années. Ok c’est toujours le même rythme claudiquant et les mêmes voix pitchées et en slow-motion. Mais merde, il suffit d’écouter Stolen Dog pour chialer pendant 3 jours tant ce truc est mirifique.

Mount Kimbie, je t’aime moi non plus. J’ai froncé les sourcils lors de leur LP. Encore plus lors de la sortie de leur Carbonated Ep, un peu faisandé. Et boum, voilà que les mecs déboulent avec un ep gratos de captations lives de 4 morceaux. Et toute l’intelligence et le talent du groupe explosent à nouveau. Les morceaux ne sont pas juste “joués” live. Ils sont refaits, remixés, reconstruits. Field devient une merveille post-rock. Carbonated part dans la house, et la fin r’n’b émo de Maybe te flingue la colonne. Il y a tellement de larmes de bonheur qui coulent sur mon visage que je ressemblerai presque au méchant de Roger Rabbit à la fin du film.

Pour le lithuanien Brokenchord, c’est son année. Car en plus d’avoir sublimé un morceau de Radiohead, le bonhomme balance un deuxième ep de folie, avec deux tracks massives en diable. Si aucune n’aura la force de son monstrueux With Tsunami de 2010, Girl of 13 Summers et Orion t’expliquent ce qu’est un vrai beat, de vrais synthés bien granuleux, et un Uk garage bien gluant comme seul James Blake semblait savoir le faire il y a un ou deux ans.





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> Best standalone tracks of  2011

Cliquer sur les titres pour écouter.


–        Asobi Seksu – Trails (Holy Other Remix)

–        M83 – Midnight City (Team Ghost Remix)

–        Radiohead – Give up the ghost (Brokenchord Remix)

–        Asap Rocky – Purple Swag

–        Drake – Marvin’s Room

–        Kuedo – Glow (Clark Remix)

–        Mondkopf – Day Of Anger

–        Rockwell – Aria

–        Wu Lyf – Dirt


–        Lysergic – Black Coaches

–        Duffstep – Together

–        Machinedrum – Where did we go wrong

–        Nguzunguzu – Got U (Canblaster & Berou Bonus Remix)

–        The Streets – The morning after the day off on one

–        Grems – Gens du Passage feat Nemir

–        Zomby – Lucifer

–        Lana Del Rey – Diet Mnt Dew / Blue Jeans





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> Je trouve que les gens sont trop durs en général / En 2011



– Sole & Skyrider Band – Hello Cruel World

L’album ne semble pas plaire car il a vraiment le cul entre deux chaises. Trop mainstream pour les amateurs habituels de rap expé anticon (bourré de vocodeurs, instrues regorgeant de synthés cheesy, clins d’oeil à Timbaland, Timberlake and co) mais aussi trop âpre et hermétique pour les amateurs de hiphop mainstream (le flow de Sole, les lyrics, des prods qui restent bien perchées). Bien que bancal, avec un bon nombre de titres ratés, le disque regorge pourtant d’excellents morceaux, et c’est d’ailleurs dans ses titres les plus mainstreams et ouverts que je le préfère (Le très beau Immortality, Progress Trap, Vaya Con el Diablo, Hello Cruel World, Villion, Bad Captain Swag…). Certes, bourré d’autotune. Mais l’autotune bien utilisé, j’aime beaucoup ça. Clairement moins abouti et puissant que le premier Sole & The Skyrider Band, mais bien meilleur que l’éreintant précédant Lp.


– James Blake – James Blake

Je n’ai pas vraiment compris l’engouement incroyable autour du LP de James Blake cette année, mais j’ai encore moins pigé tout l’acharnement qu’il y a eu contre lui, un peu comme à l’époque du Sexuality de Tellier. Car si James Blake a effectivement policé sa musique, sortant du pour Uk Garage pour flirter avec le R’n’b minimaliste, le bonhomme garde quand même toute son identité en passant au Lp. Certes, 50% du disque frôle l’horreur. Mais les 3 premiers morceaux, excellents, auraient clairement pu se faufiler dans ses précédents Ep sans problèmes. James Blake fait du 2step en slow motion, et utilise son (bien bel) organe au lieu de sampler des midinettes… et pourquoi pas ? Et quand le mec te balance un I Mind qui est peut-être son plus beau morceau, je ne peux décemment pas descendre en flamme ce disque, qui ne tient certes debout que grâce à une poignée de tracks superbement réalisées (il y en a bien 5 ou 6), mais qui le fait sans renier son passé. Clairement pas une révolution musicale, mais aucunement une arnaque catastrophique non plus.


Mr Oizo – Stade 2

Inaudible, irritant, nonsensique,  disque d’autiste pour autistes. Mais non ! Pas du tout ! Ce truc est génial ! C’est un peu comme écouter ton chat faire l’amour dans une machine à laver ! Sodomiser une dentiste cougar avec une perceuse ! Tapoter un velux avec ta zezette en sirotant un cola ! Ca claque dur, c’est souvent concon mais exclusivement constitué de bombinettes imparables et gratuites, faites pour bouger les bassins et faire fondre les cerveaux. Les morceaux qui n’en finissent plus de partir en vrille, de te ravager les tympans, de clasher tes esgourdes sans aucune punchline. Tu veux prendre des risques ? Tu veux faire du cash ? Faire dans l’illicite, avoir de grosses liasses ? Tout ça c’est dans Stade 2, procures-toi en un fissa.





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> Man of the year / 2011 : Clams Casino


J’en parlais l’année dernière, sans trop savoir qui était ce Clams Casino, en déclarant ma flamme dans mon top 2010 aux instrues de Lil B, que je trouvais mortelles. (I’m god et Motivation en tête). Personne ne savait d’ailleurs réellement qui se cachait derrière les prods de Lil B, vu que ce dernier chevauchait vocalement presque 600 morceaux sans jamais les créditer. Puis le brouillard se dissipe, et l’on tombe devant un simple étudiant de 23 ans, qui fait ses tracks en mode branleur avec des samples de morceaux péchos au hasard sur les peer to peer. Bon, forcément, dès que ses instrues se retrouvent compilées gratuitement dans une mixtape, j’en parle avec beaucoup d’amour (même si I’m God n’est pas présente). Du coté de Clams, tout s’emballe. Lil B continue de lui demander des gemmes, à l’instar de Soulja Boy, des excellents G-Side ou des Jealous Guys. Après une sortie Ep en demi teinte (on sent le mec plus à l’aise dans le Hiphop enfumé que dans l’electronica experimentale), c’est pont d’or sur pont d’or pour Clams Casino : Le ultra hype The Weeknd lui demande une instrue pour sa 3eme mixtape, et Asap Rocky fini de le faire entrer dans la légende en lui demandant de produire une partie de son LiveLoveA$ap… qui se récolte de bonnes critiques medias en grande partie grâce au seul talent de Clams Casino. Reste à voir si le gars va encore avoir le temps de torcher ses études avec tout ce bordel. //- Clams Casino – Instrumental Mixtape


Man of the year / 2010 : Waddy Ninja Jones

Man of the year / 2009 : Falty DL





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> Les nocturnes de 2011



King Creosote et Jon Hopkins ont naturellement hanté mes nuits, étant le premier disque écouté en entier après tout le fracas de mars 2011. La préciosité des nappes, la qualité du field-recording, la fragilité des voix habillent parfaitement une nuit noire, éclairée par un écran d’ordinateur ou un réverbère subclaquant. Peut être l’un des plus beaux albums de l’année, et pourtant l’un des plus discrets, tout en retenue. Les chœurs éthérés me flinguent la colonne vertébrale à chaque fois. Rien de grandiloquent, rien de dégoulinant. On ne te renverse pas, on ne t’écrase pas le cœur. On le pique juste, tout doucement, avec une précision presque chirurgicale, grâce à des seringues bourrées de mélancolie. //chronique King Creosote & Jon Hopkins – Diamond Mine

Pour Moomin, c’est aussi le geste reflexe des nuits de cette fin d’année. Un bon petit album de Deep House laidback, taillé à l’or fin, avec son lot de morceaux bien mortel. Du très Etienne de Crecy Doobiest à l’excellent et mélancolique The Story About You, ou le cristallin Raw like 97, Moomin nous sort pile ce qu’il faut de musique hypnotique pour traverser une nuit sans sommeil en dodelinant de la tête. On lui pardonnera le complètement cramé Watermelon, parce que vient juste après le sublime Valentine, qui porte l’album à lui seule, House ultra sensuelle et mélancolique, déclaration pré/post-coïtale d’une beauté dingue.

Car il faut aussi passer des nuits blanches dans le noir, des heures agitées sans sommeil, Mondkopf déboule avec fracas grâce à son Rising Doom (Qui est arrivé tellement en retard à l’étranger que je n’ai pas pu le chroniquer, j’ai bien cru que je ne le recevrai jamais). Rising Doom, c’est le calme après la tempête. C’est des grésillements drone, des structures doom injectées dans de l’electro secouée par des kicks pachydermiques. C’est une rage contenue, une violence sous-jacente, un calme secoué de crises d’épilepsies, parfait pour des nuits à l’âme caverneuse. C’est évidemment un titre hallucinant (Day Of anger) et des saillies traumatisantes ( Intrus, Moon’s Throat, Where the god fall… ), à coté de tracks lumineuses (My heart is yours, superbe, pour ne citer qu’elle), le tout se tenant grâce à un fil conducteur ultra travaillé, permettant de nous enfoncer des nuages noirs en pleine gueule, creusée par les cernes.





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> Top Videos / 2011



Modeselektor – Shipwreck feat Thom Yorke/ Zombies & modeselektor, superbe video, Tony Truand prend du galon

The Roots – Tip The Scale / La photographie est sublime

きゃりーぱみゅぱみゅ – PonPonPon / De la drogue. De la drogue partout.





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> Les moments trop top des Chroniques Automatiques de  2011 ! (attention, auto-promo, link dans les images)


L’interview de Raoul Sinier :



Les Lives 2011 :


dDamage & 2080 & Maruosa / Live Tokyo

Odd Future / Live Summer Sonic Tokyo

DMBQ & Boris / Live Tokyo

Ninja of Die Antwoord djset & Trippple Nippples / Live Tokyo


Les Night Night Night :





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> Anecdotes / 2011


–        J’ai appris que Diabologum s’était reformée le temps d’un concert. C’est bien, cela devient tout simplement le deuxieme de ma vie qui me donen envie de me pendre parce que je l’ai loupé. Le premier ? le Daft Punk Alive de Bercy en 2007, bien évidemment.


–        Lamb revient de nul part, pour un album qui ne m’a pas franchement remué les trippes. Dommage.


–        C’est les 20ans de carrière de Dj Krush, et le bonhomme met en vente un morceau par mois depuis septembre. Ca fait plaisir. Dans le même ordre d’idée, Tepr, qui a fait de même (gratuitement) toute l’année dernière, vient de compiler ses morceaux dans un seul fichier downland. Ca fait plaisir aussi, pout ceux qui ne les avaient pas.


–        Bon ok par contre, grâce au Summer Sonic Tokyo 2011, j’ai pu voir Death From Above en live, un autre rêve. C’etait mortel, j’ai eu envie de me rouler par terre en arrachant mon teeshirt, bonheur. Il nous faudrait un nouveau disque, s’il vous plait.


–        Alors forcément, on va me demander de parler de Drake. Normal, vu que pour moi, Marvin’s Room est l’un des meilleurs titres de l’année. Et que Trust Issues & Headlines le suivent de très près, deux autres bombes. Take Care, album de l’année un peu partout. Je ne sais pas trop. Pour mi le disque souffre du fameux syndrome “hiphop mainstream mais pas trop” très présent depuis quelques années. A l’instar des deux derniers Kanye West, Nicky Minaj ou du premier Kid cudi, Drake sort un disque où des titres incroyables côtoient des tracks inoffensives. En gros, aucun disque du genre n’arrive à être bon à 80%. On plafonne toujours à du 50%. J’ai l’impression que l’on porte aux nues ce disque car certains morceaux défoncent tellement qu’ils en font oublier une autre moitié beaucoup plus frelatée.


–        Un pote m’a dit qu’il n’avait pas aimé le nouveau Stupeflip, alors que je le touve assez mortel, ça me rappelle des périodes assez géniales de ma vie. Alors je lui ai répondu assez vénère “Il est où le ptiot que t’étais ? il est mort le ptiot qu’t’etais ?”.


–        L’album de Tyler The Creator n’est pas dans mon top. Pourquoi j’en parle là ? parce que parler de Tyler The Creator, ça vous donne dix points Google. En plus j’avais fait une chronique sur le disque. Voilà c’est tout. Tyler, The Creator. Tyler The Creator. Tyler The Creator. Merci Google.


–        Apres 6 ans de Top, et 6 ans de “Mais il sort quand le Plaid ???”, et bien, le Plaid est sorti. Et franchement, c’est une petite déception. Qui fait saigner mon cœur. Beaucoup.


–        Franchement, je suis tout colère. Les Chroniques Automatiques auraient pu devenir le blog le plus hype de la planète, devant pitchfork, mais j’ai loupé le coche. Dans le top 2010, un lecteur, aaa (le pseudonyme) parle de son morceau préféré de l’année dernière, d’un groupe complètement inconnu : Heavy Pop de WU LYF. J’écoute, je trouve ça énorme. Orgue funèbre, et mec possédé qui hurle par dessus. Mortel. Puis j’oublie, complètement. 2011, on parle de WU LYF partout, je n’écoute même pas, je passe au travers. Le temps que l’année se remette sur de bons rails, je tends enfin une oreille sur le disque, et je reconnais le morceau. J’aurai pu en parler super tôt, mais je préférais me toucher la nouille sur  le lapin calin. Les meufs en bikini dans une piscine sur un toit de tokyo à sniffer de la dope, ça sera pour une prochaine fois, tant pis. Le WU LYF ? J’aime beaucoup. Certes, l’album n’est pas exempt de défauts. Mais bordel, un morceau comme Dirt, ça me tord la colonne vertébrale en mille. Cet espèce de mélange des structures d’Arcade Fire, avec les guitares de The XX et les hurlements façon goret par dessus, je trouve ça assez génial. Le disque aurait pu être dans le top, mais je n’ai pas trouvé de place.


–        Bouhouhou Tha Carter IV. Lil Wayne, comment peut tu sortir un album aussi banal, après un Tha Carter III qui était absolument incroyable. Incomprehension. Jai pourtant tenté, je l’ai écouté en long, en large, et en travers. Mais non, ça ne soutient pas une seule seconde la comparaison.


–        Raoul Sinier est balaise quand il fait des albums, mais il se debrouille aussi drôlement bien sur des remixes/cover. On connaissait sa version du Cymbal Rush de Thom Yorke. Il faut absolument écouter sa refonte du The Bay de Metronomy. La grande classe Nestor.


–        Je ne vais pas parler du nouveau M83, vu qu’il faudrait faire une thèse universitaire pour parler du disque, tant il est long et impossible à écouter d’une traite. Ah si on peut dire que sa pochette est superbe. Une remarque notamment, sur un morceau qui m’a fait marrer :  Je ne sais pas si je suis le seul à le penser, mais sur  Year One One UFO, M83 semble faire une cover du Vision Creation New Sun des Boredoms. Même structure, même alternance entre guitare acoustique/electrique et percussions tribales, mêmes accélérations, et évidemment, même façon de gueuler des Sun !! Sun ! Sun !!! Sun !. M83 qui reprend du Boredoms, pour le coup, c’est gonflé.


–        J’adore le refrain du Paradise de Coldplay, avec les petits éléphants partout. Ce morceau me fait grave penser à FLUXLAND, c’est trop top.


–        Jamais eu une année aussi pourrie au niveau des oreilles, ce qui est aussi exprimé par la bannière top de cette année, la musique s’étant parfois effacée derrière les médocs, pour la première fois. Les bons ORL, qui savent prescrire des doses qui marchent, ça ne courent pas les rues, mais j’en ai trouvé un bien, qui m’en file des biens. Thanks Dogmatil, you saved my (music) life.


–        Je voulais faire une chronique du Julianna Broadwick. Mais ne n’arrivais pas à écrire autre chose que “bon alors c’est l’histoire d’un disque avec une nana qui ne fait que chanter dans des pédales à effets, pour faire genre chants d’église hippies, et euh, ya que ça sur 10 titres” mais ce n’était pas génial pour donner envie. Mais c’est un excellent disque, surtout la nuit, à écouter !


–        Sinon je trouve ça proprement scandaleux que Faith No More fasse des concerts dans le monde entier, sauf par chez moi. Scandaleux. Nous on est là, on attend, on pleure, on prie, et les mecs ne viennent même pas. Je vais écrire une lettre à Patton.




Voilà voilà, n’hésitez pas à faire tourner un max ce Top 2011, car l’opération “Solidarité visites” marche toujours !

Comme l’année dernière, merci vraiment à tous ceux qui visites ses pages, qui participent ou commentent sur le site. C’est évidemment graçe à vous que les Chro Auto continuent de vivre. J’espère que la nouvelle formule du site marchait mieux cette année, après les petits bugs de l’année dernière. Je suis toujours aussi flemmard pour les refonte, la rédaction and co, mais j’y travaille. Pour tout ceux qui viennent régulièrement dans ces pages et veulent papoter un peu plus musique ou autre, n’hésitez pas à m’envoyer des mails sur ma page Facebook, en précisant votre pseudo (histoire que je vous reconnaisse), c’est toujours avec grand plaisir !

Merci encore, bonne année tout ça, surtout la santé évidemment. Protegez vous les oreilles. On part vers 2012, dans le plus grand chaos, les Chroniques Automatiques (qui résistent même aux tremblements de tsunamis atomiques) rempilent pour au moins un an supplémentaire !


Thanks,


Dat’

Chroniques Automatiques

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